Alors que le Parlement examine un projet de loi sur l’aide à mourir, la Fédération nationale des Associations familiales protestantes (AFP) lance un appel à l’engagement fraternel et solidaire auprès des malades et de leurs proches.
Pour les Associations familiales protestantes (AFP), un peu plus d’un an après un premier appel similaire, les choses n’ont pas changé. Alors que le Parlement examine un projet de loi sur l’aide à mourir, la fédération renouvelle un appel à l’engagement solidaire. “Il est important de prendre notre part de souffrance, de prendre notre part de responsabilité sur là où l’on en est”, explique Françoise Caron, la présidente de la fédération nationale des AFD. Ainsi, le communiqué ne vise pas seulement à s’opposer au projet de loi, mais à appeler à plus de fraternité, de solidarité, de présence. Et ce auprès des malades et des aidants. “Car avant de dire non à une loi, il faut dire oui aux personnes !”, souligne le document.
“Le débat sur la fin de vie soulève des questions cruciales. Ce projet de loi, qui envisage la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté, touche à l’essentiel de notre humanité. Mais avant toute opposition, nous appelons à une mobilisation active, portée par la compassion et la responsabilité. À quoi bon dénoncer une réforme si nous restons absents auprès de ceux qui souffrent ? À quoi sert de parler de dignité si personne n’est là pour tenir la main de celui ou celle qui vacille ?, questionne le communiqué. Si nous voulons être crédibles, comme citoyens et comme croyants, nous devons d’abord nous lever pour les personnes, non simplement contre un texte.”
“Armée de bénévoles”
Une présence qui ne concerne pas uniquement les départements dépourvus de soins palliatifs. “Notre mission première n’est pas d’empêcher une loi, mais de faire face à la détresse humaine par la présence, l’écoute et l’amour. Être là. Fidèles. Fraternels. Pour que de moins en moins de personnes aient à dire : ‘Je veux mourir’ faute d’avoir entendu : ‘Je suis là, je reste avec toi’.” “Peut-être qu’une armée de bénévoles pourrait se rendre là où il n’y a pas d’accès aux soins palliatifs, mais également auprès des familles”, encourage Françoise Caron. “Nous croyons qu’une société riche de son humanité se reconnaît dans sa capacité à accompagner les plus vulnérables jusqu’au bout. Non dans l’abandon, mais dans une profonde humanité. Cela suppose, aussi, de rendre les soins palliatifs réellement accessibles à tous, partout sur le territoire, y compris dans les territoires ultra-marins”, reprend le texte.
Parce qu’elles s’engagent à “incarner cette présence que nous refusons cette loi. Non pas au nom d’une posture religieuse ou idéologique, mais parce qu’elle inscrit dans le droit l’idée qu’il vaudrait parfois mieux mourir que vivre diminué — comme si une vie fragilisée avait moins de valeur. Nous rejetons cette logique”. Les AFP attendent de la société qu’elle protège la vie jusqu’à son terme, non par idéalisme, mais par réalisme fraternel. “Parce que nous savons qu’il est possible de soulager, d’aimer, d’accompagner jusqu’au dernier souffle. Parce que la dignité humaine ne s’éteint pas avec la lucidité, et que toute vie mérite d’être honorée. Notre foi, notre espérance, notre engagement familial nous appellent non seulement à proclamer ce qui est bon, mais à le vivre concrètement”, poursuit le communiqué.
“Familles, soignants, bénévoles, amis”
Pour les AFP, il est important d’“être là, simplement. Quand tout semble trop lourd. Former un tissu solidaire : familles, soignants, bénévoles, amis. Dans de nombreuses régions, les associations familiales protestantes locales organisent des groupes de parole, des ateliers sur la gestion émotionnelle ou encore des temps de soutien et de répit pour les aidants familiaux. Car au fond, ce n’est pas seulement l’avenir d’un texte dont il est question. C’est celui de notre humanité”.
Article paru dans reforme.net
