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Actualités de 2025

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Si vous avez réalisé un ou des dons à la paroisse de Furchhausen – Marmoutier - Wolschheim en 2024, son trésorier : Jean-Luc Ernwein, vous a adressé un « reçu fiscal » par courrier.

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L’évêque du Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, réagit à la mort du souverain pontife en ce lundi de Pâques.

C’est en route pour Rome, dans le train l’emmenant de Fribourg à l’aéroport de Genève, que Mgr Morerod, évêque du Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, a appris, ce lundi matin, le décès du pape François. Joint par téléphone juste avant l’embarquement, il nous fait part de sa surprise et insiste sur le fait que ce déplacement n’était en rien lié à l’état de santé du souverain pontife. Il y rejoint un groupe de 250 jeunes confirmés des cantons de Fribourg et Neuchâtel, en pèlerinage toute la semaine dans la cité vaticane. Interview expresse.

Le pape François est décédé un lundi de Pâques. Quel commentaire vous inspire ce timing ?
C’est très symbolique. De plus, il avait décrété que 2025 serait, au sein de l’Eglise catholique, une année consacrée à l’espérance. Alors, mourir le lundi de Pâques, dans une année de l’espérance ! On ne saurait mieux incarner notre espérance chrétienne en la vie éternelle, soit la vie par-delà la mort.

Vous avez eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises, quel souvenir personnel vous a-t-il laissé ?
La première fois que je l’ai vu, c’était dans les couloirs de la résidence Sainte-Marthe, où sont logés les visiteurs du Saint-Siège. Or, contrairement à ses prédécesseurs, le pape François avait choisi également d’y habiter. Je l’ai croisé à l’impromptu, dans un large couloir près de la salle à manger du bas. Il s’est arrêté, on s’est parlé. Le contact s’est fait le plus naturellement du monde. C’était étonnamment simple.

Comment expliquer sa popularité, au-delà du seul monde catholique ?
Son souci affiché pour les plus démunis a forcément marqué les esprits. Mais également son attachement à l’œcuménisme, je crois. Lorsqu’il est venu à Genève en 2018, c’était précisément pour rencontrer le Conseil œcuménique des Eglises. Au-delà de l'œcuménisme entre chrétiens, il a également beaucoup tenu à manifester un dialogue interreligieux avec les musulmans. Il y voyait une priorité, car il était conscient que c’était important pour la paix dans le monde.

On parle d’un pape réformateur. Quelles avancées retiendrez-vous particulièrement ?
Il a beaucoup œuvré pour la décentralisation du pouvoir. Lors des Synodes des évêques, les textes votés en plénum étaient en dernier ressort soumis au pape pour approbation, et il en écrivait lui-même la conclusion. L’année passée, il a renoncé à ajouter quoi que ce soit au texte final, reconnaissant par là même la pleine légitimité synodale. Dans la même veine, il a choisi de mettre des laïcs, aussi bien des hommes que des femmes, à des postes à responsabilités.

On attendait beaucoup de ce pape dit progressiste sur les questions sociétales, notamment le célibat des prêtres et le mariage pour les couples du même sexe. Il a parfois déçu. Comment réagissait-il à ces critiques?
Attention, il n’était pas progressiste sur tout. Il ne faut justement pas en faire une caricature : cet homme était très contrasté. Quant à la question du mariage des prêtres, il s’était expliqué sans détours. Interrogé lors d’un entretien sur la question, il avait répondu qu’il ne se sentait pas de prendre cette responsabilité et qu’il laissait, de fait, cette décision à son successeur. Pas très sympa pour son successeur, je le concède !

En tant que souverain pontife, ne se retrouve-t-on pas dans une position de grand écart: peut-on plaire aux fidèles et à la Curie en même temps
Les attentes sont variées dans ces deux groupes. Mais notez que, quand des gens ne lui plaisaient pas trop dans la Curie, il les évacuait. Il n’a pas agi de manière précipitée, mais il a quand même mis en place des gens qui lui correspondaient.

Justement, à vore avis, à quel genre de profil faut-il s'attendre ?
La majorité des cardinaux électeurs, qui viennent des quatre coins du monde, ont été nommés par lui. On peut donc supposer qu’il n’a pas des pris des gens qu’il estimait radicalement différent de lui. La probabilité d’avoir un nouveau souverain pontife avec une certaine ressemblance est assez grande.

Par Protestinfo - Anne-Sylvie Sprenger - 22 avril 2025

Lucidité
Ecologie, décroissance, emprise de la technique sur nos vies : le penseur protestant français a devancé toutes les questions de notre siècle.

« Notre société est pire que celles où l’on vivait dans un univers religieux, car ces sociétés connaissaient le doute et les incertitudes, alors que le croyant en des solutions scientifiques et techniques est l’inexpiable bourreau collectif de notre monde, insensible aux remords autant qu’aux scrupules. »
Jacques Ellul, La Foi au prix du doute (1980)

Par sa biographie, Jacques Ellul est un homme du XXe siècle : il naît en 1912 et décède en 1994. Mais sa force visionnaire et la clairvoyance de son propos en font un penseur du XXIe siècle : les idées qu’il développe anticipent les grandes inquiétudes de notre temps. Et dans des domaines extrêmement diversifiés : Ellul a été à la fois professeur de droit et sociologue, théologien protestant et précurseur du mouvement écologiste, critique acharné de la technique et promoteur d’une espérance qui prend en compte toutes nos limites…

Apôtre de la décroissance
« On ne peut poursuivre un développement infini dans un monde fini. » Qui se souvient que c’est à ce protestant bordelais que revient la paternité de cette formule ? Pour Ellul, cette réalité constitue une évidence quand il voit notre mode de vie, notre système de croissance exponentielle et la finitude de notre planète : il entend donc lancer un signal d’alarme. Depuis les années 1930, il défend des positions qui pourraient être signées aujourd’hui par les écologistes : il y parle de sobriété, de révision des besoins, des dangers du productivisme… Et dans ces écrits affleure pour la première fois une autre formule qui a fait florès depuis : « Penser global, agir local. »

Mais d’où vient à Jacques Ellul cette intuition hors du commun ? Sans conteste de sa foi réformée, selon Frédéric Rognon, professeur de théologie à Strasbourg : « Le propre de la foi protestante est de relativiser toutes les œuvres humaines. Pour Ellul, ce qui est de l’ordre de la politique, de l’économie, de la technique ne doit donc pas être idolâtré. La conviction de se situer devant Dieu l’amène à un recul critique par rapport à tout ce qui enthousiasme ses contemporains. »

Dialogue théologique et sociologique
La foi chrétienne donne dès lors à Jacques Ellul la « lucidité prémonitoire » pour mettre en cause la religion de la croissance et la sacralisation de la technique. Car toute sa réflexion se situe dans une dialectique entre théologie et sociologie, dans un dialogue entre lecture de la Bible et analyse des mutations contemporaines.

Le juriste-théologien en est convaincu dès les années 1950 : notre société est déterminée par la technique. Celle-ci représente un système clos, qui étend sa puissance sur toute chose, réduisant même la politique à une illusion. Et tandis que la société découvrait les prémices d’internet, Ellul avait perçu depuis des décennies déjà que « par manque d’imagination et de volonté, l’homme s’est subordonné à l’information au lieu de la dominer ». Un constat implacable, mais combien réaliste à l’heure où l’intelligence artificielle effraie même les plus technophiles !

Pessimiste, Ellul ? Sans doute, mais « plein d’espérance », ajoutait-il. Car ce n’est que lorsque l’humain ne peut plus rien que Dieu peut enfin tenir ses promesses.

Christianisme subverti
Ellul se convertit à la foi chrétienne à 18 ans et choisit le protestantisme : « J’ai lu les théologiens catholiques, et je suis arrivé à la conclusion que les auteurs protestants étaient plus proches de ce que j’avais compris de la Bible. » Engagé dans l’Eglise réformée comme prédicateur, mais aussi durant quinze ans au sein de son Conseil national, il déplore pourtant la « subversion du christianisme », réduit à une morale et à des fêtes. Il l’assène : « Si le Saint-Esprit est, était, avait été avec les chrétiens et avec les Eglises, nous n’aurions pas assisté à cette terrible subversion qui a fait prendre pour christianisme exactement l’inverse. ».

En savoir plus sur jacques ELLUL : au Éditions Mennonites ICI

Par "Réformés" - le journal - Novembre 2024

Aujourd’hui, 8 mai 2025, nous célébrons la fin de la Deuxième Guerre mondiale sur le théâtre européen. Nous bénéficions de 80 années exceptionnelles de paix sur notre territoire.

Les trois guerres franco-allemandes (1870-1871, 1ère et 2e guerres mondiales) ont fortement éprouvé la France et l’Allemagne, deux pays dits « ennemis ». Depuis, l’amitié franco-allemande est devenue réalité, fruit de volontés fortes, d’un travail patient et continu de réconciliation.

Cette paix de 80 ans est un trésor inestimable.

La paix n’a rien d’une évidence. Elle naît du dialogue, de la référence au droit, du combat pour la justice et la vérité.

Les années qui viennent mettront à l’épreuve notre capacité à faire alliance, à être solidaires, à défendre la liberté, l’égalité et la fraternité. Avec les Églises protestantes d’Europe, l’UEPAL s’engage pour la démocratie qui fait place à l’altérité, instaure la limite des pouvoirs, se soucie des minorités et garantit ainsi les contours d’un vivre ensemble apaisé.

« La capacité de l’humain à faire preuve de justice rend la démocratie possible, mais son penchant pour l’injustice rend la démocratie nécessaire » (Karl Paul Reinhold Niebuhr, théologien américain)

Nous rendons grâce pour la paix dans laquelle nous vivons, nous nous engageons à déconstruire et dénoncer les mécanismes et discours de haine et remettons notre avenir à Dieu. Il est notre espérance.

Le Conseil de l’Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine

Je pense souvent à Jean Calvin, j’ai bien des raisons de penser à lui.
Une de ces raisons, c’est l’affirmation que Dieu seul connait qui sont les siens (2 Timothée 22:19).
Que Dieu les connaisse, c’est simplement évident, mais qu’il soit le seul, c’est à proprement parler vertigineux. Car ainsi rien de ce que fera une Église, prières, cultes et solennités… ne lui permettra jamais d’avancer vers cette connaissance qui n’appartient qu’à Dieu, maintenant depuis toujours et pour toujours.

Ce commencement de réflexion nous fait arriver à une autre raison de penser à Jean Calvin. Une raison dont il lui est souvent fait reproche, la doctrine de la double prédestination : Dieu sait depuis toujours, c'est-à-dire dès avant la fondation du monde (Matthieu 25:34), qui sont ses élus, et qui sont les réprouvés.
Quoi que l’être humain fasse, il ne pourra rien changer au sort que Dieu lui a déjà choisi, l’éternelle béatitude ou l’éternel tourment.
Chaque fois que ce sujet est abordé, ce sont les mêmes protestations qui reviennent. « A quoi bon faire tout ce que nous faisons de bon dans notre vie humaine, si tout est décidé d’avance ? »
Et bien cela relève de la connaissance de Dieu, qui est Dieu.
Et là Jean Calvin, avec un brin d’humour, fait remarquer que ceux qui s’aventurent sur ce terrain risquent de n’y rien trouver de ce qu’ils recherchent, et risquent surtout d’attraper des maux de tête.
En fait, dans la pensée du 16ème siècle, lorsque l’être humain croyait en un au-delà béatifique ou infernal, et œuvrait sa vie durant pour mériter son paradis, la doctrine de la double prédestination était une prédication libératrice. Et ne pas savoir était synonyme de liberté.
Je pense ici très fort à lui : quelqu’un veut-il de cette liberté-là ?
Luther, avant Calvin, avait déjà repéré que, même chez certains de ses amis Réformateurs, cette liberté que donne la grâce seule était une ouverture à la vie tout simplement insupportable.
La servitude est plus facile à vivre que la liberté, nous le savons depuis le livre de l’Exode.

Si je pense encore à Jean Calvin après tout ça, c’est pour me dire que la doctrine de la double prédestination a aujourd’hui une conséquence que je trouve belle.
Elle supprime tout commerce avec Dieu.
Elle supprime toute image possible d’un Dieu commerçant.
Elle fait ainsi entrer le croyant dans sa majorité : penser et agir librement, et en répondre.
L’initiative est aux croyants.

Pasteur Jean Dietz

Le président américain, Donald Trump, a la volonté de juguler les contre-pouvoirs, mais parviendra-t-il à ses fins ?

Dans sa conception du gouvernement, le président américain, Donald Trump, aspire à un pouvoir autoritaire au même titre que Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan ou Xi Jinping. La différence entre les États-Unis, la Russie, la Turquie ou la Chine est que les premiers sont une démocratie dans laquelle demeurent des contre-pouvoirs, alors qu’ils sont muselés dans les trois autres. C’est dire les enjeux de notre article sur la vitalité de la démocratie étasunienne.

Pour penser l’importance des contre-pouvoirs, nous pouvons faire un détour biblique et revenir au livre de l’Exode, qui marque la libération du peuple et la constitution des enfants d’Israël en une nation. Pendant cette marche vers la liberté, Moïse a institué trois ordres : des juges, des prêtres et des anciens, ce qui correspond à une première séparation des pouvoirs entre le judiciaire, le religieux et le politique. Par la suite a émergé un quatrième pouvoir, celui des prophètes, qu’on peut assimiler au pouvoir d’interpellation au nom de la justice.

«Ton pouvoir ne tiendra pas»
Nous prendrons deux exemples sur les bénéfices du maintien de cette distinction. Le premier roi s’appelait Saül. Il a été choisi par Dieu, pourtant il a fait une faute qui a conduit à sa perte : alors qu’il se préparait à livrer une bataille contre les Philistins, comme le prêtre tardait à venir, il a offert un sacrifice pour demander à Dieu de bénir son armée. Quand Samuel est arrivé et qu’il a appris ce qu’avait fait le roi, il a prononcé la sanction : « Ton pouvoir ne tiendra pas » (1 S 13, 13-14). Saül a été déchu parce qu’il n’a pas respecté la séparation du politique et du religieux.

Le deuxième exemple concerne le rôle des prophètes, chargés de dénoncer les injustices et de rappeler aux rois qu’il existe une loi au-dessus d’eux. Parce que les prophètes gênaient, les rois ont eu tendance à susciter des prophètes de cour affirmant que tout ce qu’ils faisaient était juste. Les sages ont remarqué que lorsque le roi se laissait interpeller par le prophète – comme sous le règne de David – le pays prospérait alors que lorsque le souverain voulait contrôler la parole des prophètes, le royaume déclinait. Pour revenir à l’actualité, la vitalité d’une démocratie repose sur la juste place occupée par les différents pouvoirs au sein des institutions.
Le président Trump a la volonté de juguler les contre-pouvoirs, en a-t-il la possibilité ?
Sauront-ils résister ?
De la réponse à ces questions dépend l’avenir de la plus vieille démocratie du monde moderne.

Un éditorial du pasteur Antoine Nouis, directeur de Réforme.

Si l’on part du postulat d’André Malraux que « l’art est le plus court chemin de l’homme à l’homme » proposer de l’art-thérapie aux résidents du Diaconat s’imposait !

Nous croyons que l’art-thérapie offre de nombreux bienfaits pour la personne âgée. Nous proposons à nos aînés non seulement un accompagnement dans le soin mais aussi dans leur épanouissement personnel, même dans les dernières années de leur vie.

L’art-thérapie est une technique qui utilise la médiation artistique comme outil thérapeutique. Par divers outils artistiques, le résident s’exprime en laissant émerger ses émotions, son vécu et ses souffrances dans un but de mieux-être.

Elle est comme un tremplin vers les choses enfouies et non exprimées. Les troubles les plus caractéristiques que nous rencontrons chez nos aînés sont des troubles de l’expression, de l’altération de la mémoire, de la communication et de l’anxiété.

"L'art, c'est le reflet que renvoie l'âme humaine éblouie de la splendeur du beau." Victor Hugo

Pour en savoir plus c’est ICI

Fondation SONNENHOF.

Le décès du pape François suscite une vive émotion, largement partagée bien au-delà des frontières du catholicisme. Par sa parole, sa posture, et sa capacité d'écoute, il a su forcer un profond respect, y compris parmi les non-croyants. Dès les premiers hommages, les analyses s’affrontent pour tenter de le situer : avait-il une sensibilité de gauche ou était-il conservateur ? A-t-il été un réformateur répondant aux attentes de réformes de la Curie ? de l’Église ? Force est de constater que ces catégories apparaissent bien insuffisantes pour saisir l’originalité de son ministère.

Deux traits fondamentaux de sa personnalité offrent une clé de lecture de l’ensemble de son action. D’abord, sa conscience aiguë de l’unité du vivant. Le pape François percevait…

son ministère comme une responsabilité universelle, englobant l’humanité tout entière et la création. Il rappelait, à la suite de François d’Assise, que chaque être humain et chaque élément de la création possède une valeur inestimable. Ensuite, cette conscience s’accompagnait d’une empathie rare : chaque visage qu’il rencontrait illuminait le sien. Chaque drame humain le saisissait en son for intérieur.

Ces deux dimensions – conscience de l’unité et empathie – irriguent ses engagements majeurs : l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, la solidarité avec les pauvres et les migrants, le plaidoyer en faveur d’une écologie intégrale car « tout est lié », sa lutte contre l’antisémitisme et toute discrimination, sa proximité concrète avec les chrétiens de Gaza, son incessant appel à la paix. Elles éclairent également ses critiques vigoureuses des systèmes économiques peu soucieux des humains et de la création, celles des discours populistes niant le bien commun de tous les vivants, celle de la guerre et de ses logiques mortifères.

Ces mêmes ressorts intérieurs ont guidé sa réforme de l’Église catholique et de la Curie romaine. Avec détermination mais sans rupture brutale, il a engagé l’Église sur un chemin d’écoute et de transformation. L’ampleur du processus synodal – impliquant les fidèles du monde entier – marque une inflexion irréversible dans la manière de discerner ensemble. En y associant les autres Églises chrétiennes, il a posé les jalons d’un cheminement commun, promesse d’un avenir œcuménique renouvelé. Ses réformes ne sont pas de l’ordre d’un aboutissement, mais plutôt de l’initiation d’un chemin et d’une promesse.

Le pape François fut un pasteur catholique habité par une conscience universelle. La conscience demeure toujours libre dans sa parole. Elle est un inconfort, car elle rappelle ce qui est juste, interroge les certitudes établies et conteste les logiques du malheur.

La Fédération protestante de France rend grâce à un homme de foi dont la parole, libre et audacieuse, a résonné bien au-delà des frontières ecclésiales. Porteuse d'espérance, de vérité et de paix, elle a su réveiller les consciences. Son héritage continue d’inspirer celles et ceux qui œuvrent pour la paix, la dignité de toute vie et la fraternité humaine.

Pasteur Christian Krieger, président de la FPF
Fédération Protestante de France

"L'Eglise ira de l'avant. Dans son histoire, je ne suis qu'un passage.
Si, aujourd'hui, les nouvelles générations déclarent avoir un rapport difficile avec la religion, nous devons nous interroger sur notre témoignage bien plus que sur la sécularisation.
Ce sont les témoins qui touchent les cœurs.

L'Eglise doit grandir dans la créativité, dans la compréhension des défis de son temps, s'ouvrir au dialogue, et non se refermer dans la crainte. Une Eglise fermée, effrayée, est une Eglise morte.  Il faut avoir confiance dans l'Esprit, qui est le moteur et le guide de l'Eglise, et qui fait toujours du bruit.

Nous devons sortir de la rigidité, ce qui ne signifie pas tomber dans le relativisme, mais aller de l'avant, parier. Nous devons échapper à la tentation de contrôler la foi, car on ne contrôle pas le Seigneur Jésus, Il n'a besoin ni d'auxiliaire de vie ni de gardien. L'Esprit est liberté. Or la liberté, c'est aussi le risque.

Nous devons avoir conscience que nous sommes passés d'un christianisme inséré dans un cadre social hospitalier à un christianisme « de minorité », ou mieux, de témoignage. Cela demande le courage d'une conversion ecclésiastique, non une crainte nostalgique. 

Nous avons le devoir d'être vigilants et conscients, et de vaincre la tentation de l'indifférence. Le contraire le plus quotidien de l'amour de Dieu, de la compassion de Dieu, de la miséricorde de Dieu, c'est l'indifférence. Le véritable amour est inquiet. Le chrétien tend la main.

Pour nous chrétiens, l'avenir a un nom, et ce nom est espérance.
Espérer ne signifie pas être des optimistes naïfs qui ignorent le drame des maux de l'humanité. L'espérance est la vertu d'un cœur qui ne s'enferme pas dans le noir, qui ne s'arrête pas au passé, ne vivote pas dans le présent, mais qui sait voir de manière lucide le lendemain.
Inquiets et joyeux, voilà comment nous devons être, nous chrétiens.

Là où se trouve vraiment l'Evangile, non son ostentation, non son instrumentalisation, mais sa présence concrète, il y a toujours la révolution. Une révolution dans la tendresse. 

La tendresse n'est pas une faiblesse : c'est une véritable force.
C'est la voie qu'ont parcourue les hommes et les femmes les plus forts et les plus courageux. Suivons-là, luttons avec tendresse et courage.

Suivez-là, luttez avec tendresse et courage... Je ne suis qu'un passage.

Le vent de l'Esprit n'a pas cessé de souffler.
Faites bon voyage, frères et sœurs."

Pape François
17 décembre 1936 - 21 avril 2025.
*Extrait de « Espère », sa dernière autobiographie parue en janvier 2025 chez Albin Michel.

Isabelle GERBER, nous présente l’ambitieuse démarche CAPS 2025-2035 : une réflexion collective sur la mission de l’Église dans les dix prochaines années.
Foi, jeunesse, écologie, solidarité, communication… autant de défis à relever pour une Église en mouvement, connectée aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.
Episode à écouter dans son intégralité en cliquant ICI

Isabelle GERBER
Pasteure, présidente de l’Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL), présidente de l'Église protestante de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine (EPCAAL).

 

En Alsace, où la saison des asperges blanches bat son plein, les gourmands ont une pensée pour Louis Gustave Heyler. Le pasteur a rapporté d’Algérie le savoureux légume.

Un buste de Louis Gustave Heyler orne la façade du presbytère protestant de Hoerdt, dans le Bas-Rhin. Là-bas, le pasteur est considéré comme une figure marquante. Il faut dire qu’il est à l’origine d’une culture devenue l’une des spécialités alsaciennes, au même titre que le foie gras. En 1873, le ministre du culte rentre de Philippeville, en Algérie, où il avait été envoyé exercer son ministère. Frappé par la pauvreté des paysans locaux, le Bas-Rhinois parvient à les convaincre de se lancer dans la culture de l’asperge, explique une vidéo du ministère de l’Agriculture et Souveraineté alimentaire (A voir ICI).
De l’autre côté de la Méditerranée, il a découvert la culture de l’asperge blanche. En comparant le sol aride africain, parfaitement adapté à sa culture, il se doute qu’elle s’adaptera très bien à celui sablonneux de Hœrdt. Le temps lui a donné raison puisque la commune est devenue la capitale de l’asperge d’Alsace. L’acclimatation est telle qu’en 1911, la Société des Planteurs d’Asperges décide de rendre hommage au pasteur Heyler en faisant ériger un buste, indique le site de la Ville de Hoerdt. Une rue et une école primaire portent également son nom, précise Wikipedia.

Un légume produit par les Romains et les Égyptiens
Pour mémoire, l’asperge est un légume consommé depuis au moins 2 000 ans. Les Romains et les Égyptiens en produisaient déjà. Elle a ensuite disparu des tables avant de réapparaître en France vers le XVe siècle, relate le site semencemag.fr. Elle était alors petite, verte et amère. Des sélections ont permis d’obtenir des asperges de plus gros calibre. Son mode de culture a également évolué. Les producteurs ont appris à la butter, c’est-à-dire à entourer la base des plantes de petits monticules de terre, afin d’obtenir des asperges blanches, plus tendres et moins fibreuses. Si bien que l’asperge était considérée comme un légume de luxe, très prisé à la cour de France.

Source : www.reforme.net

Du 1er avril au 12 juin à l’Église protestante de Saverne.

Dans le cadre de "l'année Schweitzer" qui rend hommage au 150ème anniversaire de ce célèbre pasteur, venez redécouvrir les grands étapes et moments importants de sa vie à travers une exposition dans l'église de Saverne.
Une exposition écrite par Matthieu ARNOLD.

Entrée libre.
Voir l'affiche ICI.

Une paraplégie plonge Pascale Haller-Jahn dans une réalité brutale et inattendue : celle du handicap et de l’impuissance. Elle est sidérée. L’impuissance lui inflige de nombreuses blessures. L’humiliation de la dépendance est la plus grande.
Un processus de deuil débute. Rien ne sera plus comme avant. L’espoir de guérir s’évapore, l’angoisse monte, la dépression jette son voile noir. Comment se débarrasser de cette gangue d’impuissance qui lui colle à la peau ?
Après une longue hospitalisation, Pascale se met en quête de légitimité en tant que personne handicapée. Le regard de l’autre est souvent source de déception…
La ténacité de Pascale l’incite néanmoins à se lancer des défis. Ils orientent son regard vers un horizon nouveau. Ce regard provoque un renversement inédit.
L’autrice nous entraîne à sa suite dans sa découverte lumineuse de profondeur et de puissance.

Vivre la puissance dans l’impuissance, Pascale Haller-Jahn. Édition Olivétan. Mars 2025.
Pascale Haller-Jahn est aumônier hospitalier protestant à la clinique de la Toussaint à Strasbourg

Chaque jour qui passe, nous sommes inondés de messages belliqueux, de contre-vérités et de nouvelles injonctions. Le discours du Président de la République à la nation, le ministère des armées, à travers la Fédération Protestante de France, nous commandent de nous préparer à un conflit de haute intensité, une éventuelle catastrophe naturelle, une possible nouvelle pandémie.
Tout ceci est effrayant et la peur distillée fait partie de la stratégie de communication à l’œuvre.
Médusés, angoissés, les citoyens sont plus à même d’accepter des sacrifices au profit d’un réarmement massif.
L’impréparation est rarement gage du meilleur, mais à quoi convient-il de nous préparer ?

Tout le message biblique nous met à cœur de ne pas nous laisser submerger par la peur. La peur fige. Elle risque d’enfermer dans la passivité. « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force » (Esaïe 30,15).

Aujourd’hui, j’aimerais vous demander de témoigner, rayonner d’autre chose. Soyons prêts à relayer une autre voix ; celle des chrétiens qui vivent d’espérance. Nous croyons, forts des paroles du prophète Jérémie, que Dieu veut pour nous le bonheur. Il nous donne un avenir à espérer.
Nous répondons à l’angoisse et la détresse par la solidarité, la prière et l’action.

Nous sommes à mi-carême, dans ce temps mis à part pour nous préparer à Pâques. La liturgie prend en compte le besoin de travailler sa disposition, sa disponibilité pour accueillir ce qui vient.
A quoi sommes-nous prêts, comment nous préparons-nous ? Durant le Carême, les uns renoncent à la viande, d’autres au chocolat. Certains se disciplinent pour un temps de prière ou de lecture de la Bible plus long, plus fréquent, un acte de solidarité précis, un don pour les plus précaires.
Ces temps liturgiques forts ; Carême, la semaine sainte, Pâques, sont autant de repères pour combattre la paresse communautaire, autant d’occasions de renouer avec la communauté, de prendre conscience de notre force lorsque nous acceptons de faire et vivre les choses ensemble.

Le temps de l’information et de la désinformation s’accélère. Donald Trump sature l’espace médiatique. Nous sommes noyés par un flot de provocations permanent. Comment nous en protéger ? Comment nourrir notre engagement ?
En nous armant de patience, d’intelligence, de dialogue, de liens et de sens. L’Europe, sidérée, démunie, n’a d’autre alternative que de s’unir. Comme nous n‘avons d’autre choix que d’unir nos efforts devant l’urgence démocratique, climatique, spirituelle du moment.

Aujourd’hui, nous débattons des suggestions de la Commission d’amélioration, pour traduire de manière concrète notre préoccupation démocratique dans le processus électoral à la présidence du Directoire. Nous sommes bien petits pour faire face aux changements majeurs en cours sur le plan géopolitique, environnemental et sociétal, mais nous prenons notre part.
Je veux mentionner notre participation à la réflexion œcuménique sur la synodalité, en marge de la venue du patriarche Bartholomée 1er au Conseil de l’Europe et à la Cathédrale de Strasbourg. Je mentionne la signature, le 3 avril prochain, d’une convention UEPAL/ Chapitre de St Thomas sur la gestion des terres avec la ville et l’Eurométropole de Strasbourg. Je salue l’élaboration, par la CASPE, d’un programme ambitieux, pensé sur deux années, sur la thématique d’Église et démocratie.

Début avril, aidée par l’ACO (Action Chrétienne en Orient), la CPLR (Communion Protestante Luthéro-Réformée) organise à Lyon un forum sur Israël-Palestine pour déconstruire les discours de haine, comprendre les enjeux et découvrir les initiatives courageuses qui tentent de construire la paix pour que demain ne soit pas la répétition des humiliations et massacres d’hier et d’aujourd’hui.
Le 8 mai, nous fêterons, de manière transfrontalière, les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale en invitant à une prière pour la paix. D’ennemis héréditaires, la France et l’Allemagne sont devenues des pays amis. Un travail de réconciliation a eu lieu, chassant l’évidence du conflit.

Enfin, un mot pour dire merci à toutes celles et à tous ceux qui s’associent à la réflexion sur les caps à prendre et tenir pour les années à venir dans l’UEPAL. La situation se tend, avec le manque de pasteurs, les nombreux départs à la retraite. Les paroisses s’inquiètent. Nous devrons, ensemble renoncer à des modèles et en inventer d’autres pour redonner une perspective, redonner du souffle.
J’exprime ma plus vive reconnaissance envers les bonnes volontés qui partagent leur maison, leur presbytère, leur budget, leurs forces matérielles et pastorales pour venir au secours des personnes ou paroisses désorientées.
Les porteurs et porteuses d’Évangile manifestent qu’un autre monde est possible, où vivre ensemble, faire preuve de solidarité, est enrichissant et beau. Leur témoignage nourrit, quotidiennement, nos raisons d’espérer.

Isabelle GERBER
Pasteure, présidente de l’Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL), présidente de l'Église protestante de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine (EPCAAL).
22 Mars 2025 – ERSTEIN

Description du séjour :
Prêt(e) pour une aventure inoubliable en équipe au cœur de la nature ? Viens vivre deux semaines de déconnexion totale dans le Jura ! Tu t’imergeras dans un cadre naturel exceptionnel entre lacs et montagnes. Tu participeras activement à la vie du camp : cuisine, vie quotidienne et organisation du programme d’activités. Une expérience unique où chacun contribue à faire de ce séjour une aventure mémorable. Au programme : camping, baignades, activités sportives, découvertes culturelles, jeux, balades, art, veillées, débats…en fonction de tes envies et propositions. C’est l’occasion rêvée de déconnecter de ton quotidien et de te reconnecter à la nature et aux autres.

Temps forts :
Vive la vie d’équipe ! une aventure partagée dans une ambiance conviviale et d’entraide.
Profite de la vie sous tente : profite de la vie au plein air ! Participe à la cuisine, et à l’organisation du camp, partage tes compétences et développe de nouvelles capacités !
Sois acteur de tes vacances ! Apprends à prendre des décisions collectives et à partager tes idées. Participe au choix du programme et du rythme du séjour.
Des activités variées : Découvre les montagnes et les lacs de la région : baignades, randos et activités sportives. Explore les charmantes villes de la région, goûte aux spécialités gastronomiques locales, et découvre l’histoire et la culture du Jura. Mais aussi, selon tes envies : des activités créatives, des jeux, des veillées, et du temps pour te poser.
Echanges et découvertes : profite des temps de partages et de discussions enrichissantes autour de sujets qui t’intéressent et enrichis ta vision du monde.
Déconnexion totale : oublie les écrans et reconnecte-toi à l’essentiel : la nature, les rencontres et les moments simples.

Informations pratiques :
Transport en mini-bus au départ de Neuwiller-lès-Saverne.
Hébergement en camping dans le Jura. (Tentes fournies)
Les jeunes participent activement à la cuisine et à la vie quotidienne.
Dates : Du dimanche 6 juillet au samedi 19 juillet 2025 (horaires à préciser)
Tarif : 780 €
Ce tarif comprend le transport, l’hébergement, les repas, ainsi que toutes les activités proposées.

Aides financières : Des vacances accessibles à tous
Nous nous engageons pour que chaque jeune puisse participer à nos séjours de vacances quels que soient les moyens de sa famille. Acteurs de l’économie sociale et solidaire, nos associations proposent les tarifs les plus justes. Plusieurs organismes peuvent vous aider à financer les séjours de vos enfants (Chèques vacances, Comité Sociale et économique, Caf, Mairies et Conseils départementaux). Certains dispositifs de l’état tels que les Colos apprenantes ou Pass-Colos permettent une prise en charge de tout ou partie du cout du séjour en fonction des revenus de la famille. Nous vous transmettrons les informations concernant ces aides que disponibles.Les EUL proposent aussi des tarifs adaptés en fonction des demandes des familles, grâce à notre projet « Vacances pour tous ».
Si vous rencontrez une difficulté financière, n’hésitez pas à nous contacter afin que nous puissions vous proposer un soutien pour permettre à votre enfant de participer à nos séjours.

Pour plus d'informations contacter les EUL au 03 88 70 00 54 ou par mail : info@eul.alsace

Un guide utilisateur est disponible pour vous expliquer, pas à pas, comment vous inscrire à notre évènement :
TELECHARGER LE GUIDE UTILISATEUR

Gros temps sur la mer du monde et de nos vies ! La situation géopolitique se tend, les alliances historiques s’effondrent. L’Europe est conviée à la solidarité.

Face au flot de nouvelles inquiétantes et messages belliqueux, que faire pour ne pas sombrer ?

Résister à la peur.

Quand la barque est secouée par la tempête, les disciples s’agacent du sommeil de Jésus. « Cela ne te fait-il rien ? »  (Marc 4,38). Jésus se lève pour commander à la mer et au vent de se calmer.

Celui que les premiers chrétiens ont symbolisé par un poisson, parce que les lettres du mot « poisson » en grec correspondent à l’acronyme de « ICHTUS » : Jésus Christ, de Dieu le Fils, Sauveur, n’est pas effrayé par les éléments parce qu’il en est le maître. Il est dans ce monde, aussi difficile, aussi déchainé soit-il, comme un poisson dans l’eau, il est dans son élément. Il habite avec et chez nous

À sa suite, nous sommes invités à être dans notre élément dans ce monde, non pas dans un monde rêvé où la démocratie, le droit des femmes et des minorités seraient défendus et respectés par tous. Il nous a fait pécheurs d’humains. Il nous a établis dans une dimension, une responsabilité qui rend capables de dominer la peur et les déchaînements.  Car l’amour et l’espérance sont donnés dans la foi. Par l’affirmation que, partout où nous sommes, Dieu se tient à nos côtés, nous sommes rendus forts. Pâques est l’incarnation de cet amour plus fort que la mort.

Face au discours ambiant, osons l’enthousiasme de l’engagement, montrons que nous croyons à la puissance de l’Évangile qui fait des autres des frères et sœurs et non des ennemis. Montrons par l’action quotidienne et la prière, que nous portons secours à celles et ceux que les discours simplistes, la haine, la maladie ou la violence engloutissent.

Soyons ces poissons d’avril et de chaque instant, portés par la puissance de Dieu, capables de peupler et nourrir le monde par la solidarité d’une communauté au service du vivant !

Pasteure Isabelle GERBER
Présidente de l’Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL), présidente de l'Église protestante de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine (EPCAAL).

Le pasteur Louis Pernot, rappelle que l'espérance chrétienne est au fond une folie face à la violence destructrice du monde.

« J’espère dans la victoire de la paix et de la douceur, j’espère que tout est toujours possible face aux prédictions de malheurs », lance-t-il.
Nous ne pouvons pas savoir de quoi demain sera fait, nous savons seulement que la vie n’est que changement et passera forcément par des chemins neufs.
La seule vertu essentielle est ici la patience.

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Le 3 mars, dans deux articles, nous évoquions l’engagement des Églises évangéliques au côté du candidat, puis du Président, Donald Trump, et nous présentions les résultats d’une enquête de l’IFOP qui mesure l’importance des différents courants au sein du protestantisme en France. Ce mois-ci nous revenons sur ce qu’on qualifie « évangéliques ».

« Évangéliques », « pentecôtistes », « charismatiques » : autant d'étiquettes apposées à des personnes, à des mouvements ou à des Églises qu'il n'est pas toujours possible de distinguer clairement. La difficulté vient sans doute de ce que chacun de ces termes peut prendre des significations différentes selon la réalité théologique ou ecclésiologique à laquelle il s'applique.

Sur le plan historique, les Évangéliques sont les « aînés » avec leurs quelques 200 années d'existence en France. Ils ont commencé par le dur labeur d'évangélistes itinérants dans un paysage rural fort hostile. Ils se répartissent aujourd’hui dans différentes dénominations.

De son côté, le pentecôtisme vit dans sa quatrième génération. Les fondateurs du Mouvement de Pentecôte ont moissonné dans des villes moyennes parmi une population mécontente du catholicisme. Les premiers Pentecôtistes comptaient bien des ouvriers, petits commerçants et artisans. Le Mouvement évolue en deux branches principales : les Assemblées de Dieu et la Mission Évangélique Tzigane.

Quant aux charismatiques, ils figurent comme les « cadets » car leur mouvement ne compte que deux générations. Le Renouveau charismatique s’est structuré en communautés reconnues, mêmes si les Charismatiques se trouvent encore dans plusieurs Églises protestantes comme de petits courants minoritaires. C’est un Mouvement trans-confessionnel ayant une implantation forte dans les grandes villes. Il a touché relativement beaucoup d'intellectuels et employés du secteur tertiaire. Les Charismatiques se disent d'abord Réformés, Luthériens, Baptistes, Évangéliques avant d'être « Charismatiques ».

Quelles sont leurs sensibilités spirituelles ?
Les Évangéliques mettent l’accent sur la véracité de l'inspiration divine des Saintes Écritures, comme une réponse au « libéralisme » théologique issu des Lumières. Ils offrent une variété diversifiée d'enseignements, allant du calvinisme orthodoxe à la lecture darbyste des Écritures (approche littérale des textes bibliques), passant par ceux qui préfèrent des « vérités fondamentales » aux théologies globales.

Les Pentecôtistes, eux, se soucient de la réalité de l'expérience du baptême du Saint-Esprit dans le croyant, attestée par le don de parler en langues. C'est leur réponse au rationalisme englobant marqué par l'évolution des sciences. Comme les Évangéliques aiment parler de la « nouvelle naissance », œuvrant inlassablement pour l'évangélisation organisée, les Pentecôtistes aiment parler du « baptême du Saint-Esprit », cherchant avec ferveur à amener leurs proches dans cette expérience.

Autre manière d’être pour les Charismatiques, qui valorisent la participation charismatique des chrétiens priant ensemble, ce qui constitue une réponse à l’individualisme typique de notre temps. Ils aiment « faire la louange » en communauté de prière, y trouvant une piété chaleureuse pour eux-mêmes et attirante pour leurs contemporains.

Comment leurs pasteurs sont-ils formés ?
Les pasteurs évangéliques sont diplômés des facultés et écoles bibliques évangéliques, alors que les responsables pentecôtistes sont formés en principe « sur le terrain » par des « serviteurs de Dieu » expérimentés, nouant aussi les liens relationnels qui constituent la cohésion de l’ensemble. Aucun établissement ne forme officiellement de pasteurs charismatiques.

Combien sont-ils ?
L'ensemble des dénominations évangéliques en France compterait 100.000 personnes, les Églises pentecôtistes 130.000 personnes. Le nombre des Charismatiques en France est estimé à 15.000 personnes.

Quels sont leurs divers modes d’organisation ?
Les Églises Évangéliques sont dispersées, avec des dénominations nombreuses, qui se concurrencent parfois. Les unes sont relativement structurées, repérables sous forme d'unions d'Églises respectant une déontologie élaborée et d'autres sont individualistes dans des communautés locales quasiment autonomes. Les Assemblées de Dieu sont les plus soudées, mais elles sont aussi relativement enfermées en elles-mêmes. Leur mouvement offre sans doute une alternative réelle aux yeux des Français éloignés du catholicisme. Les liens informels mais solides entre les « serviteurs de Dieu » leur assurent une cohésion efficace. L'unité de la Mission Évangélique Tzigane provient de la spécificité culturelle propre à la population touchée. Les Charismatiques demeurent dans les marges, même si certains d'entre eux font partie de la Fédération Protestante, contrairement à la plupart des Évangéliques et Pentecôtistes.

Pasteur Evert VELDHUIZEN

Je pense souvent à Martin Luther. Il y a plein de bonnes raisons de penser à lui. L’une, c’est l’Appel à la noblesse chrétienne de la nation allemande pour la réforme de l’état chrétien. Le titre est long, le texte date de 1520. On y trouve un projet de société basé sur l’égalité de tous devant la loi, du plus petit au plus grand. Et c’est de ce projet stupéfiant que jaillira l’idée du sacerdoce universel des croyants tous ensemble.

Je pense souvent à lui qui inspira son ami et collaborateur Philippe Melanchthon, rédacteur et défenseur de la Confession d’Augsbourg et de l’Apologie. Septième article : L’Église est présente là où l’évangile est purement enseigné et les sacrements droitement administrés. En une seule phrase il y a ce qui est peut-être le cœur de toute la Réforme. L’Église n’y relève pas de la soumission à un pouvoir pyramidal, mais du commun accord des fidèles. Bien sûr il faut s’entendre sur les adverbes ‘purement’ et ‘droitement’, mais nous ne sommes pas démunis. Lisez ce qui suit.

Je pense souvent à Martin Luther et à l’expérience personnelle qu’il relate, celle d’un homme qui cherchait en l’Évangile comment soulager craintes et angoisses et qui, tout à coup, vécut une sorte d’illumination en comprenant qu’en l’Évangile tout est grâce, et que c’est gratuitement que Dieu sauve. Il semble que sa méditation de Romains 1,16-17 ait été décisive sur ce point. L’adverbe ‘purement’ et l’adverbe ‘droitement’ prennent ici le sens de ce qui est gratuit.

Je pense à lui qui ne cessa jamais de veiller et de ferrailler pour que ce message bouleversant ne se perde pas, ne soit pas rabattu sur des obligations qui reviendraient s’imposer à ces chrétiens que la grâce divine aurait pourtant libérés. Oui, c’est par grâce seule que Dieu sauve, et non, l’homme ne peut en aucun cas contribuer à son propre salut.

Je pense à Martin Luther qui, pour que le message passe, écrivit deux catéchismes, l’un à destination des fidèles, l’autre à destination des catéchètes. Et qui fut aussi un commentateur infatigable et inspiré des Saintes Écritures, irremplaçable commentaire de l’Épître aux Galates, entre autres.

Enfin, je pense à lui dont l’un de mes maîtres disait qu’il est le seul protestant qui pourrait être canonisé. Un autre maître nous disait que chacun devrait lire le traité De la liberté du chrétien (1520) au moins une fois… par an.

Pasteur Jean Dietz

Pour l’année 2025, le Conseil presbytéral de votre Paroisse vous propose de soutenir un projet de solidarité entre chrétiens dans le cadre du Service Mission de l’UEPAL :
Palestine : Accueillir les élèves malgré tout !
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza a également des répercussions dramatiques en Cisjordanie où se déroulent de nombreuses exactions armées.
La limitation de la liberté de déplacement, la confiscation de terres, la destruction d’infrastructures et la chute du tourisme ont engendré une grave crise économique. Par la force des choses, de nombreuses familles palestiniennes ont perdu la possibilité de travailler et connaissent des difficultés sociales importantes.
Église évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre sainte (ELCJHL – dont le site internet est ICI) accueille en Cisjordanie 1.250 élèves dans ses 3 écoles principales, qui sont à la fois des lieux d’enseignement et de promotion de la paix.
De nombreuses familles n’ont plus les moyens d’assumer les frais de scolarité.
L’Église luthérienne continue d’accueillir leurs enfants, comptant sur notre soutien pour être en capacité de poursuivre sa mission éducative.
Projet en partenariat avec l' Action chrétienne en Orient (ACO – dont le site internet est ICI).