Dans ce livre, Marion MULLER-COLARD explore la notion de croire.
A travers les échanges avec son fils, elle scrute les doutes et les certitudes qui façonnent l’être humain, du religieux au scientifique, du personnel au politique. Son écriture, fluide et précise, interroge le besoin d’appartenir et la quête de sens.
Avec tendresse et exigence, l’auteure nous rappelle que chaque matin quelque chose nous pousse à nous lever.
Un livre qui invite à réfléchir, à douter et à accepter ce qui nous échappe.
"Croire - qu'est ce que ça change ?",
Un petit livre essentiel pour développer le savoir-croire et éviter de confondre connaissance et croyance.
Marion MULLER-COLARD, Labor et Fides, collection « Qu’est-ce que ça change ? », 2024, 112 p - 10 €.
Marion MULLER-COLARD naît Marion Muller en 1978 à Marseille. Ses parents sont éducateurs spécialisés, son père dans le domaine de la délinquance, sa mère dans celui du handicap. Son grand-père paternel était pasteur, résistant et Juste parmi les nations. Son arrière-grand-père lorrain, Joseph Muller, était un prédicateur-paysan mennonite d’origine suisse alémanique.
Elle grandit dans la Drôme, d'abord à la campagne jusqu'à l'âge de huit ans, puis à Valence. Elle vit dans les Vosges alsaciennes avec son mari, Samuel Colard, musicien et fils de pasteur et leurs deux enfants.
Marion Muller-Colard est titulaire d'un doctorat obtenu à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. Après une année de spécialisation en études juives à Jérusalem, elle consacre ses années de recherche à une étude du livre biblique de Job, en écho avec sa pratique bénévole de médiatrice pénale. Elle écrit également régulièrement des méditations pour l'hebdomadaire protestant français Réforme.
Alors que le Parlement examine un projet de loi sur l’aide à mourir, la Fédération nationale des Associations familiales protestantes (AFP) lance un appel à l’engagement fraternel et solidaire auprès des malades et de leurs proches.
Pour les Associations familiales protestantes (AFP), un peu plus d’un an après un premier appel similaire, les choses n’ont pas changé. Alors que le Parlement examine un projet de loi sur l’aide à mourir, la fédération renouvelle un appel à l’engagement solidaire. “Il est important de prendre notre part de souffrance, de prendre notre part de responsabilité sur là où l’on en est”, explique Françoise Caron, la présidente de la fédération nationale des AFD. Ainsi, le communiqué ne vise pas seulement à s’opposer au projet de loi, mais à appeler à plus de fraternité, de solidarité, de présence. Et ce auprès des malades et des aidants. “Car avant de dire non à une loi, il faut dire oui aux personnes !”, souligne le document.
“Le débat sur la fin de vie soulève des questions cruciales. Ce projet de loi, qui envisage la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté, touche à l’essentiel de notre humanité. Mais avant toute opposition, nous appelons à une mobilisation active, portée par la compassion et la responsabilité. À quoi bon dénoncer une réforme si nous restons absents auprès de ceux qui souffrent ? À quoi sert de parler de dignité si personne n’est là pour tenir la main de celui ou celle qui vacille ?, questionne le communiqué. Si nous voulons être crédibles, comme citoyens et comme croyants, nous devons d’abord nous lever pour les personnes, non simplement contre un texte.”
“Armée de bénévoles”
Une présence qui ne concerne pas uniquement les départements dépourvus de soins palliatifs. “Notre mission première n’est pas d’empêcher une loi, mais de faire face à la détresse humaine par la présence, l’écoute et l’amour. Être là. Fidèles. Fraternels. Pour que de moins en moins de personnes aient à dire : ‘Je veux mourir’ faute d’avoir entendu : ‘Je suis là, je reste avec toi’.” “Peut-être qu’une armée de bénévoles pourrait se rendre là où il n’y a pas d’accès aux soins palliatifs, mais également auprès des familles”, encourage Françoise Caron. “Nous croyons qu’une société riche de son humanité se reconnaît dans sa capacité à accompagner les plus vulnérables jusqu’au bout. Non dans l’abandon, mais dans une profonde humanité. Cela suppose, aussi, de rendre les soins palliatifs réellement accessibles à tous, partout sur le territoire, y compris dans les territoires ultra-marins”, reprend le texte.
Parce qu’elles s’engagent à “incarner cette présence que nous refusons cette loi. Non pas au nom d’une posture religieuse ou idéologique, mais parce qu’elle inscrit dans le droit l’idée qu’il vaudrait parfois mieux mourir que vivre diminué — comme si une vie fragilisée avait moins de valeur. Nous rejetons cette logique”. Les AFP attendent de la société qu’elle protège la vie jusqu’à son terme, non par idéalisme, mais par réalisme fraternel. “Parce que nous savons qu’il est possible de soulager, d’aimer, d’accompagner jusqu’au dernier souffle. Parce que la dignité humaine ne s’éteint pas avec la lucidité, et que toute vie mérite d’être honorée. Notre foi, notre espérance, notre engagement familial nous appellent non seulement à proclamer ce qui est bon, mais à le vivre concrètement”, poursuit le communiqué.
“Familles, soignants, bénévoles, amis”
Pour les AFP, il est important d’“être là, simplement. Quand tout semble trop lourd. Former un tissu solidaire : familles, soignants, bénévoles, amis. Dans de nombreuses régions, les associations familiales protestantes locales organisent des groupes de parole, des ateliers sur la gestion émotionnelle ou encore des temps de soutien et de répit pour les aidants familiaux. Car au fond, ce n’est pas seulement l’avenir d’un texte dont il est question. C’est celui de notre humanité”.
Article paru dans reforme.net
La semaine dernière, l'armée israélienne a annoncé son plan pour « gérer la faim » à Gaza. Le plan était si maléfique et si cauchemardesque que je n'ai pu fermer l’œil tant je pensais à ses implications. J'en ai été hanté tous les soirs.
Fondamentalement, l'armée israélienne a annoncé qu'elle revoyait sa position de ne pas autoriser l’entrée de nourriture et d'eau à Gaza. Pour cela, elle propose un nouveau plan pour éviter d'être accusée d'affamer la population et d’avoir à faire face à des accusations internationales au niveau juridique. Selon ce nouveau plan, la distribution de nourriture sera radicalement modifiée pour s'assurer qu'elle ne tombe pas entre les mains du Hamas. Au lieu de cela, Israël sera le seul à déterminer comment la nourriture sera distribuée une fois que son entrée à Gaza aura été autorisée, et qui pourra y avoir accès. Dans le passé, Israël a essayé de contrôler la quantité globale de nourriture autorisée d’entrer à Gaza et de calculer le nombre de calories nécessaires pour maintenir 2 millions de personnes « dans un alimentaire serré ». Maintenant, c’est le réseau de distribution lui-même qui est visé afin qu'Israël puisse contrôler pleinement toute l’alimentation.
Chaque famille aura un membre désigné et approuvé par Israël qui sera le seul à être autorisé à se rendre dans un centre de distribution spécial dans le sud de Gaza où des entreprises de sécurité remettront à ce représentant de la famille une boîte de nourriture soigneusement calibrée pour répondre aux besoins de la famille pendant quelques jours seulement. De cette façon, l'armée s’assurera qu'aucune nourriture ne soit stocké ou accumulée ou puisse aboutir dans la bouche d’une personne non approuvée par Israël. L'armée israélienne surveillera le périmètre du Centre de distribution, mais n'effectuera pas la distribution elle-même. Celle-ci sera assurée soit par des organisations internationales, soit par des sociétés de sécurité privées américaines ou arabes agissant sous le commandement d'Israël, et non pas de l'Autorité palestinienne, de l'UNRWA ou de toute autre organisation non approuvée et contrôlée par Israël. La nourriture ne sera pas distribuée de manière collective ou servie aux foules, mais seulement soigneusement distribuée dans des boîtes aux personnes autorisées de chaque famille à qui l’on permettra d’entrer dans le Centre de distribution et qui pourront ensuite faire le périlleux voyage vers le reste de la famille pour les nourrir, puis revenir pour un nouvel approvisionnement conçu pour ne permettre de survivre que quelques jours de plus. La justification est que de cette façon, la nourriture ne se retrouvera pas entre les mains du Hamas. Aucune mention d'eau ou de médicament n'apparaît dans le plan. L'article a mentionné que des sources arabes, qui étaient informées sur le plan ont exprimé leur scepticisme quant à la possibilité de le mettre en œuvre.
Depuis lors, d'autres détails ont été divulgués. Les organisations internationales ont publiquement critiqué le plan, déclarant qu'il utilisait la faim comme une arme et mettrait toute organisation qui allait coopérer dans une position qui allait servir les intérêts politiques d'Israël plutôt que de répondre aux besoins humanitaires.
Comme Israël a déjà reconnu qu'il ne pourrait pas éliminer le Hamas, ce plan sera en place pour une période indéfinie.
L'horreur de ce plan cauchemardesque ne m'a pas quitté l'esprit depuis que j'en ai entendu parler pour la première fois. Je suis assez familier avec l'utilisation cynique du régime de permis qu'Israël met déjà en oeuvre en Cisjordanie pour recruter des collaborateurs, soumettre la population et rendre le commun des Palestiniens totalement dépendants d'Israël et de ses agences de sécurité pour les besoins humains les plus fondamentaux comme se déplacer, travailler, se soigner, avoir accès à l'éducation, etc. Mais jamais auparavant le système n'a été utilisé pour contrôler et gérer à un niveau aussi basique la quantité de nourriture nécessaire à la population, non seulement collectivement mais même individuellement.
Rien que d'imaginer un tel plan n’est possible que dans un contexte dans lequel les Palestiniens sont privés de leur humanité, traités comme des « animaux humains » dont le comportement peut être contrôlé comme des chiens de Pavlov dans un laboratoire. Ceux qui ont conçu ce plan et qui le vendent à l'administration américaine ont déjà décidé qu'ils ne voulaient ni la paix ni la coexistence avec les Palestiniens, mais qu'ils voulaient soit les dominer soit les anéantir. Comme l'a dit un ministre israélien : ils auront le choix soit d'accepter notre suprématie, soit de quitter le pays pour ne jamais y revenir, soit de mourir. Ce seront les seuls choix qu'ils auront.
Un article récent a signalé que ce plan est activement mis en place, et des images satellites montrent qu'Israël prépare déjà une zone dans le sud de Gaza qui servir de lieu de distribution alimentaire pour ce projet. D'autres rapports indiquent que l'administration Trump a déjà été associée à la mise en œuvre de ce projet, qui sera bientôt annoncé par Trump comme une solution humanitaire majeure au problème de la faim à Gaza.
La seule question qui reste est la suivante : « Les États-Unis et le reste du monde permettront-ils que les choses se passent ainsi ? » Des agences internationales de développement ont déjà publiquement critiqué ce projet en disant qu'elles n’allaient en aucun cas coopérer avec lui. Mais Israël prévoit de « privatiser » l'ensemble du projet en faisant appel à des agences américaines de sécurité pour sa mise en oeuvre. La question qui reste et à laquelle chacun de nous devra répondre est la suivante : « Permettrons-nous que les choses se passent ainsi ? ».
Jonathan KUTTAB, directeur exécutif des Amis de Sabeel en Amérique du Nord - 9 mai 2025
Traduit par les Amis de Sabeel France.