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Le procès des viols de Mazan reçoit une couverture médiatique exceptionnelle et suscite des indignations, des tribunes et des opinions. Ce traitement dit quelque chose de notre société et des dérives de la sexualité.
Pour enrichir la réflexion, je voudrais évoquer deux éléments bibliques.
Dans le livre de la Genèse, l’apparition de la sexualité se trouve au chapitre 2, lorsque l’homme s’écrie devant la découverte de la femme : « Cette fois, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair » (Gn2,23).
Les commentaires rabbiniques se sont demandé pourquoi l’homme a dit « cette fois ». La conjonction suggère que d’autres tentatives avaient échoué. Un beau midrash raconte que lorsque le Seigneur a présenté les animaux à l’humain pour qu’il les nomme, ils étaient en train de s’accoupler, l’un sur le dos de l’autre : ils ne se regardaient pas. Lorsqu’il a rencontré la femme, l’homme a compris qu’ils pourraient faire l’amour en se regardant.
La sexualité humaine diffère de la sexualité animale en ce que le partenaire n’est pas qu’un objet sexuel, il est d’abord un visage.
Bibliquement, la sexualité n’est pas l’assouvissement d’un besoin, elle est la rencontre de deux solitudes, de deux visages qui se cherchent et se désirent, se rencontrent, s’unissent et parfois se réjouissent.
Le deuxième exemple se trouve dans le livre du Deutéronome. Un verset exempt de service militaire les jeunes mariés : « Lorsqu’un homme vient de prendre femme, il ne partira pas à l’armée, et on ne lui imposera aucune charge ; il sera exempté pour raison de famille pendant un an et il réjouira la femme qu’il a prise » (Dt24, 5).
Pendant longtemps, j’ai lu ce verset en mode automatique et j’ai entendu que l’homme avait le droit de se réjouir de sa femme. Ce sont les commentaires rabbiniques qui ont attiré mon attention sur le fait qu’il doit la réjouir.
À partir de ce verset, les commentaires ont multiplié les interprétations sur le devoir des hommes dans le registre de la sexualité et l’attention au plaisir féminin.
Le renversement des Écritures est que le réjouissement du partenaire est premier par rapport au sien.
Ce qui est révoltant dans les viols de Mazan, c’est que la femme n’était pas un visage, ni même un sujet, puisqu’elle était inconsciente, alors qu’elle a un nom, elle s’appelle Gisèle.
En étant réduite à un objet sexuel, elle a été niée dans la singularité de son humanité, ramenée au statut d’animal. La sexualité est une belle chose, mais quand elle se dévoie, elle relève du pire.
Antoine Nouis Théologien - transmis par la Pasteure Élisabteh Muths
Mardi 24 septembre 2024, le Conseil plénier a élu Isabelle Gerber à la présidence du Conseil de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL). À 55 ans, elle est la première femme et la plus jeune à accéder à cette fonction.
Isabelle Gerber a pris ses fonctions le 1er septembre 2024 à la présidence de l’Église luthérienne (Église protestante de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine – EPCAAL).
Elle est élue pour 2 ans, puisqu’elle finit le mandat de 3 ans entamé par son prédécesseur Christian Albecker.
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