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Actualités de juin 2025

Depuis les débuts de l'ère chrétienne, on a utilisé la bible pour justifier des postures, opinions et comportements extrêmement divers voire antagonistes. Comment expliquer que sa lecture peut générer des compréhensions si contrastées ?

Thomas RÖMER, exégète, philologue et bibliste, est professeur au Collège de Fronce. Il a publié à la fin de l'année dernière un nouvel ouvrage dans lequel il souligne qu'il y a dons la bible une gronde diversité, et il en fait l'éloge. Nous présentons ci-dessous une synthèse de la présentation qu'il en a faite à un média protestant suisse.

Tout d'abord « la Bible » n'existe pas ... mais qu'il y a « des » bibles. Il suffit de penser à la bible juive, aux diverses bibles chrétiennes qui ont des contenus, des arrangements et des livres différents (la bible catholique, les bibles protestantes, les bibles orthodoxes, chaque tradition orthodoxe ayant sa propre version). La bible juive n'est pas ce qu'on appelle l'ancien testament dans d'autres bibles car l'ordre des livres qui y sont insérés est différent : dans les bibles protestantes on finit par les prophètes pour prouver que ceux-ci annoncent le nouveau testament alors que dans la bible juive l'ordre n'est pas celui-ci.

La bible, telle que la connaissent les chrétiens, s'est constituée petit à petit au cours des 4ème et 5ème siècle et le dernier manuscrit complet en hébreu date du moyen âge. Elle constitue plutôt une bibliothèque qu'un livre.

Cette bibliothèque offre en effet un grand champ de projections. Ayant accompagné la religion judaïque et les religions chrétiennes, elle a été utilisée pour les prédications et l'étude, mais aussi pour légitimer toutes sortes d'options éthiques et politiques. Or il est rare qu'on prenne la bible dans son ensemble. Les lecteurs y effectuent plutôt une sorte de sélection en prenant les textes qui leur semblent importants, ce qui ne rend pas compte de l'ensemble ni de sa diversité.

Par exemple, on la considère comme un fondement de la législation. Mais il y a dans la bible une alternance de lois et de récits, et les lois énoncées sont souvent reprises plusieurs fois et transformées au fil du texte biblique. La loi s'adapte en permanence aux différentes sociétés dans lesquelles nous sommes.

De manière générale elle n'est pas univoque. Cela résulte du processus de constitution de la Bible. Il n'y a pas « un » auteur biblique, et aucun livre de la bible n'a été écrit d'un seul trait par un auteur unique. Les textes furent rédigés sur des papyrus et des parchemins, dont la durée de vie est de 40 /50 ans. Quand ils étaient abimés, il fallait les réécrire, et alors on les modifiait, on les actualisait en fonction du contexte culturel, social, politique. Les rédacteurs recopieurs sont aussi des auteurs. Le texte vit et se transforme.

On peut faire dire à la Bible beaucoup de chose, et on le fait. Mais la bible n'est pas une sorte de livre de recettes immuables », elle n'apporte pas « une » parole définitive, qu'on devrait appliquer à la lettre, sur toutes sortes de questions éthiques et sociétales. Affirmer que la bible est « la parole immuable », comme le font les milieux fondamentalistes évangéliques aujourd'hui, n'est rationnellement pas possible. En effet, dans ce cas, on devrait rétablir la polygamie, l'esclavage, la société patriarcale, la peine de mort. C'est même insulter le texte, parce qu'il a été écrit précisément dans cette idée qu'il devrait être réinterprété constamment.

La bible n'est pas non plus une doctrine théologique puisqu'elle nous fait part, au contraire, de toutes sortes d'interrogations sur des questions théologiques comme la relation de l'homme au divin et au monde. Et elle le fait avec beaucoup de diversité, d'hétérogénéité.

Ces textes ont été confrontés à des générations diverses. Chaque lecteur comprend avec son contexte culturel. Il y a une grande liberté d'interprétation, c'est donc un livre dangereux quand on veut s'en servir pour légitimer sa propre vision des choses. C'est un livre dangereux aussi quand il est utilisé par des détenteurs du pouvoir ou des oppresseurs. Ainsi, le livre de Josué a été utilisé pour justifier l'extermination des populations autochtone, les croisades, l'occupation des terres en Palestine. Il a été invoqué aussi par les esclaves lors du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis, pour argumenter l'impératif de leur libération. C'est donc aussi un livre de libération. Que faut-il en conclure ? Sans doute avant tout qu'on ne lit pas la même chose quand on est du côté des oppresseurs ou celui des opprimés.

Alors, si le texte biblique n'offre pas de vérité matérielle, historique, propose-t-il une vérité symbolique dans ces textes ?

Quand on dit que certains récits comme celui sur Abraham ou celui sur Moïse sont des mythes, les gens sont un peu désarçonnés : « Ah ce n'est qu'un mythe ». Mais un mythe c'est un récit fondateur qui crée une identité. Le judaïsme ne s'est pas constitué sur l'historicité des figures d'Abraham et de Moïse mais sur des récits qui racontent comment Abraham et Moïse étaient en phase avec Dieu ou pas, qui décrivent les conflits entre eux, les difficultés et ce qu'ils ont mis en place. Donc c'est le récit qui est fondateur et non l'événement. Cela ne veut pas dire que tout dans la bible est inventé de toutes pièces. La plupart des récits portent des traces mémorielles de l'histoire.

La foi est une certitude, or la bible ne propose pas de certitude puisqu'elle propose à chacun d'interpréter à sa façon. Comment sortir de cette contradiction ?

La foi n'est pas une chose fixe qu'on définit une fois et n'évolue plus. Elle nous accompagne, et, comme l'a écrit Martin Luther, on peut la perdre, la retrouver, changer son contenu. Dans la bible, les récits l'illustrent. Pensons à Abraham, qui a une foi inébranlable en Dieu, et au contraire à Job, qui ne comprend pas du tout ce Dieu et se questionne profondément. Pensons au livre de Jonas qui affirme que Dieu peut changer d'avis, et que les oracles de destruction peuvent ne pas être définitifs. Ces récits reflètent ce qui peut arriver lors d'une vie humaine ou lors de la vie d'une société. La bible accompagne les humains avec leurs espoirs, leurs désespoirs, c'est justement une de ses richesses.

La Bible, qu'est-ce que ça change ?, Thomas RÖMER, éditions Laboret Fides, 2025,128 p.

Écouter l’entretien ICI

Extrait d'un discours de Paul : « En le condamnant, ils ont accompli les paroles des prophètes qu'on relit chaque sabbat » (Actes 13,27). Ils condamnèrent donc Jésus et obtinrent de l'autorité romaine qu'il fût crucifié. Ce fut un terrible accomplissement et nous ne pouvons pas prendre à la légère l'horreur d'une crucifixion, même celle du Fils de Dieu au motif qu'elle accomplirait les paroles des prophètes. Affirmer que les juges et les bourreaux de Jésus accomplissent les paroles des prophètes est un avis qui est donné, longtemps après les faits, par Paul. Cet avis autorisé ne doit pas nous laisser oublier que, sur le moment, l'horreur l'emporte sur toute consolation possible, tout comme la nuit l'emporte sur le jour. Si donc accomplissement il y a, ça ne peut être qu'un accomplissement tragique, un abîme qui s'ouvre, que rien, qu'aucune bonne parole, qu'aucun geste fraternel ne peut combler. Bien audacieux celui qui prétendrait y parvenir.

Quelles sont ces paroles lues chaque sabbat ? Quel est le message des prophètes ? Tantôt c'est la malédiction, et tantôt c'est la bénédiction. C'est ainsi possiblement une véritable promesse, promesse d'un futur, d'un avenir. Quoi ? Quand ? L'espérance prophétique se moque du quoi et du quand. En ce sens, elle s'accomplit tout comme elle s'énonce et au moment où elle s'énonce. Elle s'énonce à chaque culte. Et s'énoncera jusqu'à la fin des temps.

Reste que le sauveur est mort... Que savons-nous après tout de la fin, et que savons-nous de la forme que revêtira la résurrection ? Que savons-nous finalement de la divine miséricorde, si ce n'est qu'elle nous a déjà fait grâce en Jésus Christ ? Nous ne savons pas comment Dieu, recueillant l'âme de son Fils supplicié, l'impute à tout homme en rémission de ses péchés. Mais nous avons foi qu'il le fait. Et cela peut suffire à notre joie.

Pasteur Jean Dietz

Le Temps pour la Création est une période qui s’étend du 1er septembre (journée internationale de prière pour la sauvegarde de la Création,) au 4 octobre (fête de François d’Assise), durant laquelle les chrétiens du monde entier sont invités à agir pour prendre soin de la Création. Un thème différent est proposé chaque année au niveau mondial.

La communauté œcuménique de Taizé propose régulièrement des temps de rassemblement et, notamment, elle organise à la fin de chaque année une rencontre européenne de jeunes dans une grande ville (Rome, Londres, Lisbonne, Riga, Varsovie, Madrid, Ljubljana, Tallinn, ... ). Ces rencontres se tiennent à l'invitation des Églises locales, en étroite collaboration avec les autorités civiles de la ville hôte et de la région qui l'entoure. Elles reposent sur l'implication d'un grand nombre d'acteurs et sur l'hospitalité des habitants.

La prochaine rencontre aura lieu à Paris du 26 au 29 décembre 2025. Le Conseil d'Églises chrétiennes en France présente l'évènement dans un communiqué de presse de décembre dernier, co-signé par le président de la Fédération protestante de France, le président de la Conférence des évêques de France et le président de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France : « Ce rassemblement sera une belle occasion de nous rencontrer dans un esprit de prière et de fraternité, de partage et de fête, et de poser ainsi un témoignage chrétien d'unité au cœur d'un monde traversé par tant de tragédies et de crises. C'est au nom des Églises chrétiennes présentes en France, que nous responsables catholiques, orthodoxes et protestants vous invitons à venir à Paris. En effet, nous parlons d'une même voix aussi souvent que nous le pouvons. Et c'est dans cet esprit que nous souhaiterions donner, ensemble avec vous tous, le témoignage d'une unité vécue dans la diversité réconciliée en Christ. »

Ce que les évangiles disent vraiment : en finir avec la lecture fondamentaliste.

On nous répète sans cesse que les évangiles rapporteraient fidèlement les faits et gestes de Jésus de Nazareth, comme un journal de bord inspiré du ciel. Cette prétention à une exactitude historique, défendue avec ferveur par les courants fondamentalistes, trahit pourtant l’essence même du témoignage évangélique. Elle transforme des textes de vie en fossiles dogmatiques, des appels existentiels en archives notariales.

Le théologien Paul Tillich nous offre une libération salutaire face à cette emprise. Pour lui, les évangiles ne racontent pas la vie de Jésus, au sens où l’entendent les amateurs de preuves et de chronologie. Ils ne sont pas des comptes rendus factuels, mais des symboles vivants, des formes d’analogia imaginis — des images humaines dans lesquelles transparaît quelque chose du divin. Ils ne décrivent pas un itinéraire biographique ; ils interprètent une présence, celle d’un homme dans lequel le fondement de l’être s’est rendu perceptible jusqu’à la croix.

Refuser cette lecture symbolique, c’est réduire la foi à une adhésion documentaire. C’est confondre Dieu avec un personnage de récit, et le Christ avec un héros religieux bien documenté. Or, la vérité de l’évangile ne se prouve pas, elle se reçoit — dans l’événement existentiel que ces textes suscitent. Jésus ne s’impose pas comme une donnée brute ; il appelle, il interpelle, il provoque une décision intérieure. Ce que les évangélistes transmettent, ce n’est pas un souvenir, mais une vision, une image portée par la foi, et non une caméra divine posée sur l’épaule du Messie.

Dans une époque saturée de discours religieux infantilisants, il est urgent de relire les évangiles non comme des récits garantis sans faute, mais comme des symboles de la rencontre entre Dieu et l’homme. Tillich nous enseigne que le Christ n’est pas un fait figé dans le passé, mais une nouvelle réalité qui transfigure notre existence. Il est la révélation du divin dans l’humain, et les évangiles sont les moyens symboliques de cette révélation, non son enregistrement.

En idolâtrant la lettre, les fondamentalismes oublient l’Esprit. Ils cherchent dans l’histoire ce qui ne peut être saisi que dans l’expérience intérieure. Ils font des évangiles une prison, là où ils sont au fond une brèche dans la clôture de notre monde, un passage vers ce que Tillich nomme le fondement de l’être.

Il est temps de libérer la foi de l’illusion du factuel. Les évangiles ne disent pas ce qu’il s’est passé ; ils nous disent ce qui arrive quand Dieu se laisse entrevoir dans un homme. Cela s’appelle une révélation, non un reportage.

Par Michel LECONTE, théologien et psychologue clinicien, le 7 juin 2025

Le 1er juin 2025, le Synode national de l’Église Protestante Unie de France (EPUdF) et, le 3 juin 2025, le Conseil plénier l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) ont adopté un communiqué commun sur la situation en Israël et Palestine.

La Communion protestante luthérienne et réformée (CPLR), qui unit l’Église protestante unie de France (EPUdF) et l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL), est en lien avec les Églises en Israël et en Palestine.

Nos Églises entendent l’appel au secours des populations broyées par les violences en Palestine et en Israël. Elles dénoncent ce qui produit la violence et nourrit la haine entre les peuples.

À travers la prière, les prises de parole, les liens fraternels, les visites, nos Églises expriment leur solidarité envers les victimes de l‘injustice et s’engagent pour une paix juste et durable.

Aucune théologie ne saurait justifier l’occupation d’une terre, la confiscation des droits ou le terrorisme. Nous condamnons les atrocités commises par le Hamas envers les Israéliens. Nous condamnons la politique et la guerre menées par le gouvernement d’Israël envers le peuple palestinien. Nous condamnons la destruction de Gaza qui fait de ce lieu un enfer et empêche tout avenir. Nous condamnons les attaques incessantes et arbitraires en Cisjordanie. Nous demandons que soient appliqués et respectés le droit international et les résolutions de l’ONU.

Les tragédies se succèderont tant que les droits fondamentaux seront bafoués et que les actes de barbarie et les ripostes nourriront le cercle infernal de la violence.

La paix ne naîtra que d’un processus politique qui assurera à tous, Palestiniens et Israéliens, les mêmes droits. La communauté internationale doit être garante de ce processus.

Nous appelons également tous nos concitoyens et les responsables politiques de notre pays à ne pas instrumentaliser ce conflit pour des enjeux de politique nationale, mais à appuyer par tous les moyens la recherche d’une issue pacifique.

Nos frères et sœurs du Proche-Orient, ainsi que tous les habitants victimes de cette folie meurtrière, sont dans nos prières.

Que Dieu nous vienne en aide ! Qu’il nous enseigne les chemins de la justice qui mènent à la paix.

Le 26 mai 2025 était la rencontre annuelle des ministres des cultes de Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL).

Plus de 150 ministres réunis en l'église protestante de Neudorf pour une conférence de la théologienne et bibliste Anne SOUPA.
Elle s’est exprimée sur le « Christianisme au service d’un monde bouleversé ».
Dans un monde en quête de repères, souvent traversé par les peurs et les replis, sa parole a résonné comme un appel : celui de revenir à l’essence vivifiante de la foi chrétienne.

Lire la conférence d’Anne SOUPA ICI

Anne SOUPA soutient que la parole personnelle est féconde. « Le témoignage devient la pièce maîtresse du christianisme ».
Ainsi, la bibliste a créé l’association Chez Re-née pour recueillir des témoignages de chrétiens, « pour une renaissance du christianisme ».
À travers une parole claire, accessible et nourrie par l’Évangile, Anne SOUPA nous rappelle que le témoignage chrétien n’est pas un vestige à défendre, mais une source vive à partager.

Le Synode national de l’Église protestante unie de France, qui se tient à Sète du 29 mai au 1er juin 2025, a élu son Conseil national ce vendredi 30 mai.
Il est composé de vingt membres, pasteurs et laïcs (hommes et femmes).

Le Conseil a désigné à la présidence de son Bureau le pasteur Christian BACCUET, âgé de 61 ans et succédant à la pasteure Emmanuelle SEYBOLDT.
Il possède une solide formation théologique et un parcours pastoral riche de 34 ans d’engagement.
Docteur en théologie, sa thèse en 2017 a porté sur « Le ministère, nœud gordien de l’œcuménisme ? La question des ministères dans les dialogues théologiques internationaux entre les Églises luthériennes et réformées et l’Église catholique.»
Spécialisé dans les questions œcuméniques, il est membre du groupe des Dombes depuis 2006. 
Il a exercé son ministère pastoral dans les paroisses de Nevers et Moulins, du Vésinet et à Paris et a été président de la Commission des ministères.

Le pasteur Christian BACCUET encourage l’Église protestante unie à poursuivre son engagement dans la dynamique : « Mission de l’Église et les ministères » dans laquelle le Synode national s’inscrit depuis 2022.

Présentation du pasteur Christian BACCUET ICI.

L’Église Protestante Unie de France (EPUdF), cofondatrice de la Fédération protestante de France, est l’une des principales Églises protestantes en France.