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Actualités de 2025

Le décès du pape François suscite une vive émotion, largement partagée bien au-delà des frontières du catholicisme. Par sa parole, sa posture, et sa capacité d'écoute, il a su forcer un profond respect, y compris parmi les non-croyants. Dès les premiers hommages, les analyses s’affrontent pour tenter de le situer : avait-il une sensibilité de gauche ou était-il conservateur ? A-t-il été un réformateur répondant aux attentes de réformes de la Curie ? de l’Église ? Force est de constater que ces catégories apparaissent bien insuffisantes pour saisir l’originalité de son ministère.

Deux traits fondamentaux de sa personnalité offrent une clé de lecture de l’ensemble de son action. D’abord, sa conscience aiguë de l’unité du vivant. Le pape François percevait…

son ministère comme une responsabilité universelle, englobant l’humanité tout entière et la création. Il rappelait, à la suite de François d’Assise, que chaque être humain et chaque élément de la création possède une valeur inestimable. Ensuite, cette conscience s’accompagnait d’une empathie rare : chaque visage qu’il rencontrait illuminait le sien. Chaque drame humain le saisissait en son for intérieur.

Ces deux dimensions – conscience de l’unité et empathie – irriguent ses engagements majeurs : l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, la solidarité avec les pauvres et les migrants, le plaidoyer en faveur d’une écologie intégrale car « tout est lié », sa lutte contre l’antisémitisme et toute discrimination, sa proximité concrète avec les chrétiens de Gaza, son incessant appel à la paix. Elles éclairent également ses critiques vigoureuses des systèmes économiques peu soucieux des humains et de la création, celles des discours populistes niant le bien commun de tous les vivants, celle de la guerre et de ses logiques mortifères.

Ces mêmes ressorts intérieurs ont guidé sa réforme de l’Église catholique et de la Curie romaine. Avec détermination mais sans rupture brutale, il a engagé l’Église sur un chemin d’écoute et de transformation. L’ampleur du processus synodal – impliquant les fidèles du monde entier – marque une inflexion irréversible dans la manière de discerner ensemble. En y associant les autres Églises chrétiennes, il a posé les jalons d’un cheminement commun, promesse d’un avenir œcuménique renouvelé. Ses réformes ne sont pas de l’ordre d’un aboutissement, mais plutôt de l’initiation d’un chemin et d’une promesse.

Le pape François fut un pasteur catholique habité par une conscience universelle. La conscience demeure toujours libre dans sa parole. Elle est un inconfort, car elle rappelle ce qui est juste, interroge les certitudes établies et conteste les logiques du malheur.

La Fédération protestante de France rend grâce à un homme de foi dont la parole, libre et audacieuse, a résonné bien au-delà des frontières ecclésiales. Porteuse d'espérance, de vérité et de paix, elle a su réveiller les consciences. Son héritage continue d’inspirer celles et ceux qui œuvrent pour la paix, la dignité de toute vie et la fraternité humaine.

Pasteur Christian Krieger, président de la FPF
Fédération Protestante de France

"L'Eglise ira de l'avant. Dans son histoire, je ne suis qu'un passage.
Si, aujourd'hui, les nouvelles générations déclarent avoir un rapport difficile avec la religion, nous devons nous interroger sur notre témoignage bien plus que sur la sécularisation.
Ce sont les témoins qui touchent les cœurs.

L'Eglise doit grandir dans la créativité, dans la compréhension des défis de son temps, s'ouvrir au dialogue, et non se refermer dans la crainte. Une Eglise fermée, effrayée, est une Eglise morte.  Il faut avoir confiance dans l'Esprit, qui est le moteur et le guide de l'Eglise, et qui fait toujours du bruit.

Nous devons sortir de la rigidité, ce qui ne signifie pas tomber dans le relativisme, mais aller de l'avant, parier. Nous devons échapper à la tentation de contrôler la foi, car on ne contrôle pas le Seigneur Jésus, Il n'a besoin ni d'auxiliaire de vie ni de gardien. L'Esprit est liberté. Or la liberté, c'est aussi le risque.

Nous devons avoir conscience que nous sommes passés d'un christianisme inséré dans un cadre social hospitalier à un christianisme « de minorité », ou mieux, de témoignage. Cela demande le courage d'une conversion ecclésiastique, non une crainte nostalgique. 

Nous avons le devoir d'être vigilants et conscients, et de vaincre la tentation de l'indifférence. Le contraire le plus quotidien de l'amour de Dieu, de la compassion de Dieu, de la miséricorde de Dieu, c'est l'indifférence. Le véritable amour est inquiet. Le chrétien tend la main.

Pour nous chrétiens, l'avenir a un nom, et ce nom est espérance.
Espérer ne signifie pas être des optimistes naïfs qui ignorent le drame des maux de l'humanité. L'espérance est la vertu d'un cœur qui ne s'enferme pas dans le noir, qui ne s'arrête pas au passé, ne vivote pas dans le présent, mais qui sait voir de manière lucide le lendemain.
Inquiets et joyeux, voilà comment nous devons être, nous chrétiens.

Là où se trouve vraiment l'Evangile, non son ostentation, non son instrumentalisation, mais sa présence concrète, il y a toujours la révolution. Une révolution dans la tendresse. 

La tendresse n'est pas une faiblesse : c'est une véritable force.
C'est la voie qu'ont parcourue les hommes et les femmes les plus forts et les plus courageux. Suivons-là, luttons avec tendresse et courage.

Suivez-là, luttez avec tendresse et courage... Je ne suis qu'un passage.

Le vent de l'Esprit n'a pas cessé de souffler.
Faites bon voyage, frères et sœurs."

Pape François
17 décembre 1936 - 21 avril 2025.
*Extrait de « Espère », sa dernière autobiographie parue en janvier 2025 chez Albin Michel.

Isabelle GERBER, nous présente l’ambitieuse démarche CAPS 2025-2035 : une réflexion collective sur la mission de l’Église dans les dix prochaines années.
Foi, jeunesse, écologie, solidarité, communication… autant de défis à relever pour une Église en mouvement, connectée aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.
Episode à écouter dans son intégralité en cliquant ICI

Isabelle GERBER
Pasteure, présidente de l’Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL), présidente de l'Église protestante de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine (EPCAAL).

 

Une paraplégie plonge Pascale Haller-Jahn dans une réalité brutale et inattendue : celle du handicap et de l’impuissance. Elle est sidérée. L’impuissance lui inflige de nombreuses blessures. L’humiliation de la dépendance est la plus grande.
Un processus de deuil débute. Rien ne sera plus comme avant. L’espoir de guérir s’évapore, l’angoisse monte, la dépression jette son voile noir. Comment se débarrasser de cette gangue d’impuissance qui lui colle à la peau ?
Après une longue hospitalisation, Pascale se met en quête de légitimité en tant que personne handicapée. Le regard de l’autre est souvent source de déception…
La ténacité de Pascale l’incite néanmoins à se lancer des défis. Ils orientent son regard vers un horizon nouveau. Ce regard provoque un renversement inédit.
L’autrice nous entraîne à sa suite dans sa découverte lumineuse de profondeur et de puissance.

Vivre la puissance dans l’impuissance, Pascale Haller-Jahn. Édition Olivétan. Mars 2025.
Pascale Haller-Jahn est aumônier hospitalier protestant à la clinique de la Toussaint à Strasbourg

Chaque jour qui passe, nous sommes inondés de messages belliqueux, de contre-vérités et de nouvelles injonctions. Le discours du Président de la République à la nation, le ministère des armées, à travers la Fédération Protestante de France, nous commandent de nous préparer à un conflit de haute intensité, une éventuelle catastrophe naturelle, une possible nouvelle pandémie.
Tout ceci est effrayant et la peur distillée fait partie de la stratégie de communication à l’œuvre.
Médusés, angoissés, les citoyens sont plus à même d’accepter des sacrifices au profit d’un réarmement massif.
L’impréparation est rarement gage du meilleur, mais à quoi convient-il de nous préparer ?

Tout le message biblique nous met à cœur de ne pas nous laisser submerger par la peur. La peur fige. Elle risque d’enfermer dans la passivité. « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force » (Esaïe 30,15).

Aujourd’hui, j’aimerais vous demander de témoigner, rayonner d’autre chose. Soyons prêts à relayer une autre voix ; celle des chrétiens qui vivent d’espérance. Nous croyons, forts des paroles du prophète Jérémie, que Dieu veut pour nous le bonheur. Il nous donne un avenir à espérer.
Nous répondons à l’angoisse et la détresse par la solidarité, la prière et l’action.

Nous sommes à mi-carême, dans ce temps mis à part pour nous préparer à Pâques. La liturgie prend en compte le besoin de travailler sa disposition, sa disponibilité pour accueillir ce qui vient.
A quoi sommes-nous prêts, comment nous préparons-nous ? Durant le Carême, les uns renoncent à la viande, d’autres au chocolat. Certains se disciplinent pour un temps de prière ou de lecture de la Bible plus long, plus fréquent, un acte de solidarité précis, un don pour les plus précaires.
Ces temps liturgiques forts ; Carême, la semaine sainte, Pâques, sont autant de repères pour combattre la paresse communautaire, autant d’occasions de renouer avec la communauté, de prendre conscience de notre force lorsque nous acceptons de faire et vivre les choses ensemble.

Le temps de l’information et de la désinformation s’accélère. Donald Trump sature l’espace médiatique. Nous sommes noyés par un flot de provocations permanent. Comment nous en protéger ? Comment nourrir notre engagement ?
En nous armant de patience, d’intelligence, de dialogue, de liens et de sens. L’Europe, sidérée, démunie, n’a d’autre alternative que de s’unir. Comme nous n‘avons d’autre choix que d’unir nos efforts devant l’urgence démocratique, climatique, spirituelle du moment.

Aujourd’hui, nous débattons des suggestions de la Commission d’amélioration, pour traduire de manière concrète notre préoccupation démocratique dans le processus électoral à la présidence du Directoire. Nous sommes bien petits pour faire face aux changements majeurs en cours sur le plan géopolitique, environnemental et sociétal, mais nous prenons notre part.
Je veux mentionner notre participation à la réflexion œcuménique sur la synodalité, en marge de la venue du patriarche Bartholomée 1er au Conseil de l’Europe et à la Cathédrale de Strasbourg. Je mentionne la signature, le 3 avril prochain, d’une convention UEPAL/ Chapitre de St Thomas sur la gestion des terres avec la ville et l’Eurométropole de Strasbourg. Je salue l’élaboration, par la CASPE, d’un programme ambitieux, pensé sur deux années, sur la thématique d’Église et démocratie.

Début avril, aidée par l’ACO (Action Chrétienne en Orient), la CPLR (Communion Protestante Luthéro-Réformée) organise à Lyon un forum sur Israël-Palestine pour déconstruire les discours de haine, comprendre les enjeux et découvrir les initiatives courageuses qui tentent de construire la paix pour que demain ne soit pas la répétition des humiliations et massacres d’hier et d’aujourd’hui.
Le 8 mai, nous fêterons, de manière transfrontalière, les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale en invitant à une prière pour la paix. D’ennemis héréditaires, la France et l’Allemagne sont devenues des pays amis. Un travail de réconciliation a eu lieu, chassant l’évidence du conflit.

Enfin, un mot pour dire merci à toutes celles et à tous ceux qui s’associent à la réflexion sur les caps à prendre et tenir pour les années à venir dans l’UEPAL. La situation se tend, avec le manque de pasteurs, les nombreux départs à la retraite. Les paroisses s’inquiètent. Nous devrons, ensemble renoncer à des modèles et en inventer d’autres pour redonner une perspective, redonner du souffle.
J’exprime ma plus vive reconnaissance envers les bonnes volontés qui partagent leur maison, leur presbytère, leur budget, leurs forces matérielles et pastorales pour venir au secours des personnes ou paroisses désorientées.
Les porteurs et porteuses d’Évangile manifestent qu’un autre monde est possible, où vivre ensemble, faire preuve de solidarité, est enrichissant et beau. Leur témoignage nourrit, quotidiennement, nos raisons d’espérer.

Isabelle GERBER
Pasteure, présidente de l’Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL), présidente de l'Église protestante de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine (EPCAAL).
22 Mars 2025 – ERSTEIN

Le pasteur Louis Pernot, rappelle que l'espérance chrétienne est au fond une folie face à la violence destructrice du monde.

« J’espère dans la victoire de la paix et de la douceur, j’espère que tout est toujours possible face aux prédictions de malheurs », lance-t-il.
Nous ne pouvons pas savoir de quoi demain sera fait, nous savons seulement que la vie n’est que changement et passera forcément par des chemins neufs.
La seule vertu essentielle est ici la patience.

Voir la vidéo ICI

Le 3 mars, dans deux articles, nous évoquions l’engagement des Églises évangéliques au côté du candidat, puis du Président, Donald Trump, et nous présentions les résultats d’une enquête de l’IFOP qui mesure l’importance des différents courants au sein du protestantisme en France. Ce mois-ci nous revenons sur ce qu’on qualifie « évangéliques ».

« Évangéliques », « pentecôtistes », « charismatiques » : autant d'étiquettes apposées à des personnes, à des mouvements ou à des Églises qu'il n'est pas toujours possible de distinguer clairement. La difficulté vient sans doute de ce que chacun de ces termes peut prendre des significations différentes selon la réalité théologique ou ecclésiologique à laquelle il s'applique.

Sur le plan historique, les Évangéliques sont les « aînés » avec leurs quelques 200 années d'existence en France. Ils ont commencé par le dur labeur d'évangélistes itinérants dans un paysage rural fort hostile. Ils se répartissent aujourd’hui dans différentes dénominations.

De son côté, le pentecôtisme vit dans sa quatrième génération. Les fondateurs du Mouvement de Pentecôte ont moissonné dans des villes moyennes parmi une population mécontente du catholicisme. Les premiers Pentecôtistes comptaient bien des ouvriers, petits commerçants et artisans. Le Mouvement évolue en deux branches principales : les Assemblées de Dieu et la Mission Évangélique Tzigane.

Quant aux charismatiques, ils figurent comme les « cadets » car leur mouvement ne compte que deux générations. Le Renouveau charismatique s’est structuré en communautés reconnues, mêmes si les Charismatiques se trouvent encore dans plusieurs Églises protestantes comme de petits courants minoritaires. C’est un Mouvement trans-confessionnel ayant une implantation forte dans les grandes villes. Il a touché relativement beaucoup d'intellectuels et employés du secteur tertiaire. Les Charismatiques se disent d'abord Réformés, Luthériens, Baptistes, Évangéliques avant d'être « Charismatiques ».

Quelles sont leurs sensibilités spirituelles ?
Les Évangéliques mettent l’accent sur la véracité de l'inspiration divine des Saintes Écritures, comme une réponse au « libéralisme » théologique issu des Lumières. Ils offrent une variété diversifiée d'enseignements, allant du calvinisme orthodoxe à la lecture darbyste des Écritures (approche littérale des textes bibliques), passant par ceux qui préfèrent des « vérités fondamentales » aux théologies globales.

Les Pentecôtistes, eux, se soucient de la réalité de l'expérience du baptême du Saint-Esprit dans le croyant, attestée par le don de parler en langues. C'est leur réponse au rationalisme englobant marqué par l'évolution des sciences. Comme les Évangéliques aiment parler de la « nouvelle naissance », œuvrant inlassablement pour l'évangélisation organisée, les Pentecôtistes aiment parler du « baptême du Saint-Esprit », cherchant avec ferveur à amener leurs proches dans cette expérience.

Autre manière d’être pour les Charismatiques, qui valorisent la participation charismatique des chrétiens priant ensemble, ce qui constitue une réponse à l’individualisme typique de notre temps. Ils aiment « faire la louange » en communauté de prière, y trouvant une piété chaleureuse pour eux-mêmes et attirante pour leurs contemporains.

Comment leurs pasteurs sont-ils formés ?
Les pasteurs évangéliques sont diplômés des facultés et écoles bibliques évangéliques, alors que les responsables pentecôtistes sont formés en principe « sur le terrain » par des « serviteurs de Dieu » expérimentés, nouant aussi les liens relationnels qui constituent la cohésion de l’ensemble. Aucun établissement ne forme officiellement de pasteurs charismatiques.

Combien sont-ils ?
L'ensemble des dénominations évangéliques en France compterait 100.000 personnes, les Églises pentecôtistes 130.000 personnes. Le nombre des Charismatiques en France est estimé à 15.000 personnes.

Quels sont leurs divers modes d’organisation ?
Les Églises Évangéliques sont dispersées, avec des dénominations nombreuses, qui se concurrencent parfois. Les unes sont relativement structurées, repérables sous forme d'unions d'Églises respectant une déontologie élaborée et d'autres sont individualistes dans des communautés locales quasiment autonomes. Les Assemblées de Dieu sont les plus soudées, mais elles sont aussi relativement enfermées en elles-mêmes. Leur mouvement offre sans doute une alternative réelle aux yeux des Français éloignés du catholicisme. Les liens informels mais solides entre les « serviteurs de Dieu » leur assurent une cohésion efficace. L'unité de la Mission Évangélique Tzigane provient de la spécificité culturelle propre à la population touchée. Les Charismatiques demeurent dans les marges, même si certains d'entre eux font partie de la Fédération Protestante, contrairement à la plupart des Évangéliques et Pentecôtistes.

Pasteur Evert VELDHUIZEN

Pour l’année 2025, le Conseil presbytéral de votre Paroisse vous propose de soutenir un projet de solidarité entre chrétiens dans le cadre du Service Mission de l’UEPAL :
Palestine : Accueillir les élèves malgré tout !
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza a également des répercussions dramatiques en Cisjordanie où se déroulent de nombreuses exactions armées.
La limitation de la liberté de déplacement, la confiscation de terres, la destruction d’infrastructures et la chute du tourisme ont engendré une grave crise économique. Par la force des choses, de nombreuses familles palestiniennes ont perdu la possibilité de travailler et connaissent des difficultés sociales importantes.
Église évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre sainte (ELCJHL – dont le site internet est ICI) accueille en Cisjordanie 1.250 élèves dans ses 3 écoles principales, qui sont à la fois des lieux d’enseignement et de promotion de la paix.
De nombreuses familles n’ont plus les moyens d’assumer les frais de scolarité.
L’Église luthérienne continue d’accueillir leurs enfants, comptant sur notre soutien pour être en capacité de poursuivre sa mission éducative.
Projet en partenariat avec l' Action chrétienne en Orient (ACO – dont le site internet est ICI).

La présidente de l'Union des Eglises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL) revient sur la polémique qui entoure l'avenir de l'église de Zehnacker, les séquelles de la crise sanitaire sur les pratiques religieuses 5 ans après les confinements et la signature prochaine d'une convention avec l'Eurométropole de Strasbourg concernant les biens immobiliers et les terrains gérés par le Chapitre Saint Thomas.

Écouter l’interview ICI

Nous avons la joie d’accueillir dans notre secteur madame la Pasteure Lauriane KUHM qui arrive en renfort à madame la Pasteure Élisabeth Muths, élue inspectrice ecclésiastique de l’inspection de Bouxwiller en janvier 2024.
Cette dernière exercera désormais son ministère pour moitié au service des paroisses du secteur et pour moitié au service de l’inspection.

Lauriane Kuhm, anciennement pasteure à Hangviller, assumera le plein-temps paroisse qu’occupait jusqu’à présent Élisabeth Muths au service des paroisses du secteur.
Cela signifie que Lauriane Kuhm sera pleinement au service des deux paroisses : Furchhausen - Marmoutier - Wolschheim et Dettwiller - Melsheim.

Elle sera accueillie par le président de consistoire Nicolas Brulin lors du culte consistorial de Mi-Carême du 23 mars 2025 à 10h en l'église de Furchhausen et sera envoyée officiellement dans sa mission le dimanche 7 septembre à 15h en l’église Saint-Jacques de Dettwiller, par l’inspectrice ecclésiastique Élisabeth Muths.

Alors que Mulhouse se remet tout juste de l'attaque au couteau qui a fait un mort et 7 blessés au marché couvert le 23 février dernier, le gouvernement remet sur le tapis la question de l'expulsion des étrangers sous le joug d'une OQTF (obligation de quitter le territoire français) sur fond de tensions avec l'Algérie. La présidente de l'Union des Eglises protestantes d'Alsace et de Lorraine revient sur la hausse du sentiment d'insécurité chez les Français.

Émission de RCF Alsace :
Le 27 février 2025 Isabelle GERBER porte un regard sur l’actualité ICI

2025 : Année du 150e anniversaire de la naissance d'Albert Schweitzer.

L’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine rend hommage à l’un de ses plus célèbres pasteurs à l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance, le 14 janvier 1875, en proposant en 2025, une série de manifestations labellisées « Année Schweitzer ».

Prix Nobel de la paix, médecin, humanitaire, philosophe, organiste, c’est ainsi qu’Albert Schweitzer est connu du grand public qui ignore souvent sa qualité de théologien et de pasteur. C’est oublier que la foi chrétienne était centrale dans sa volonté d’agir et de penser le monde. « Toi, suis-moi ! » c’est à cet appel du Christ qu’Albert Schweitzer a cherché à répondre tout au long de sa vie et de ses engagements.

Alors que nous sommes confrontés à des crises majeures, civilisationnelles et environnementales, Albert Schweitzer est à la fois lucide et optimiste. Sa pensée en est d’autant plus inspirante pour nos paroisses et autres lieux d’Églises pour trois raisons principales.

Sa critique de la déshumanisation par la technique est d’une pertinence particulière à l’heure de la prétendue artificialisation de l’intelligence et sa critique de l’impérialisme nationaliste est d’une criante actualité.

Face aux dérèglements climatiques et l’extinction de masse de la biodiversité, son appel au respect de toute forme de vie va bien au-delà d’une préoccupation écologique, il engage à la prise de conscience de l’interdépendance du vivant et donc de la responsabilité unique de l’humanité pour la non-dégradation de ses équilibres.

Enfin sa conviction que le christianisme est une éthique du Royaume de Dieu, fondée sur l’intelligence des textes bibliques et ce qu’il appelait le « simple évangile d’une libération du monde par l’esprit de Jésus » résonne pour chaque chrétien.

Source : uepal.fr

La Fédération protestante de France publie une enquête de grande envergure. Elle met au jour une stabilité du taux de protestants (2%), toutes sensibilités confondues, en France. Ils ont en commun d’être favorables à la légalisation d’une aide active à mourir et à la constitutionnalisation de l’IVG.

Un sondage d’une telle ampleur n’avait pas été réalisé depuis mai 2010. Commandée par la Fédération protestante de France, l’enquête réalisée par l’Ifop a été rendue publique jeudi 23 janvier. Elle dresse le portrait d’un protestantisme en mutation, notamment marqué par la montée des évangéliques. Elle présente également dans le détail le nouveau paysage protestant.  Découvrez point par point les grandes lignes de cette très vaste étude sur laquelle Réforme reviendra plus longuement dans les prochains jours.

Stabilité. Représentant 2% de la population de la France métropolitaine, les protestants constituent le troisième groupe religieux après les catholiques et les musulmans. Premier constat, donc : la part des protestants reste stable, et ce malgré un contexte de sécularisation. La part de 2% qui signifie même une légère hausse, compte tenu de l’augmentation de la population française. “Sur les 66 millions d’habitants que compte la France métropolitaine, il y aurait donc 1 320 000 protestants”, précise Jean-Paul Willaime, directeur d’études honoraire à l’École pratique des hautes études.

Montée des évangéliques. Autre constat, la part des évangéliques progresse de 15 points, par rapport à 2010. Ils représentent désormais 33% des protestants. Précision terminologique : dans l’échantillon des “protestants”, le sondage distingue “protestant” et “évangélique”. Pourquoi ? “Parce que certains évangéliques, sans nier leur filiation protestante, préfèrent se définir comme “évangélique” plutôt que comme “protestant”, explique Jean-Paul Willaime, le qualificatif de “protestant” leur paraissant trop lié au protestantisme luthéro-réformé. Dès lors, pour obtenir un ensemble d’enquêtés représentatif de toutes les sensibilités protestantes, le choix a été fait de proposer évangélique à côté de protestant”. Résultat : 67 % choisissent l’identification “protestante” (-15 points par rapport à 2010) et 33 % l’identification “évangélique” ou “chrétienne évangélique” (+15 points par rapport à 2010).

Jean-Paul Willaime souligne par ailleurs une singularité de l’Alsace-Moselle par rapport à d’autres régions : « la forte proportion du choix de “protestant ”: 87 % et le faible taux du choix d’“évangélique” : 13 %. Singularité de cette région où les cultes luthérien et réformé font partie des cultes reconnus et où, pour les autres expressions du protestantisme non liées à l’État, l’on parle d’“églises libres”».

Paysage protestant. La question “De quelle sensibilité religieuse vous sentez-vous le plus proche ?” permet de dresser le paysage du protestantisme en 2025.  La sensibilité évangélique représente 33% (contre 22% en 2010), la réformée 25% (37% en 2010), la luthérienne 13% (19% en 2010), la pentecôtiste 11% (5% en 2010), la libérale 8%, la baptiste 7% (ces deux sensibilités n’étaient pas mesurées en 2010), la charismatique 5% (2% en 2010), une “autre” sensibilité 11% (9% en 2010). À noter que les réponses majoritaires dans cette catégorie “autre” ne mentionnent “aucune” sensibilité religieuse ou “protestante”. Le total est supérieur à 100, les sondés pouvant donner plusieurs réponses.

Néo-protestants”. 25% des personnes se disant protestantes dans l’enquête ne l’étaient pas auparavant (contre 22% en 2010). Elles étaient très majoritairement catholiques (72%) ou sans religion (22%).

Pratique différenciée. 33 % des sondés déclarent assister au culte au moins une fois par mois (dont 21 % une fois par semaine). “Les protestants se distinguent nettement des 5 % de pratiquants réguliers observables dans le catholicisme, observe Jean-Paul Willaime. La surprise augmente encore lorsque l’on découvre que les plus jeunes pratiquent davantage que leurs aînés : 49 % des moins de 35 ans assistent au culte au moins une fois par mois (dont 28 % chaque semaine) alors que c’est le cas de 27 % des 35 ans et plus (dont 18 % chaque semaine).”

Et la fréquence de l’assistance au culte est très variable selon la sensibilité religieuse : 64% chez les charismatiques, 48% chez les évangéliques, 17% chez les luthéro-réformés et 16% chez ceux qui s’identifient à la sensibilité libérale.

Ouverture sur les questions sociétales. Les protestants dans leur ensemble apparaissent majoritairement favorables à la constitutionnalisation de l’IVG ainsi qu’à la légalisation de l’aide à mourir. Dans le cas de cette dernière, 67% des protestants y sont favorables (56% des moins de 35 ans, 71% des 35 ans et plus). “Beaucoup seront sans doute surpris de découvrir que l’opinion des protestants sur cette question complexe et controversée est majoritairement favorable quelle que soit sa sensibilité religieuse”, commente Jean-Paul Willaime. Ainsi les luthéro-réformés (78%), les libéraux (78%), les évangéliques (56%) et les charismatiques (55%) se disent favorables “à la légalisation d’une aide active à mourir”.

Pour ce qui est de la constitutionnalisation de l’IVG, cette mesure adoptée en mars 2024 est bien acceptée par 84% des luthéro-réformés, 87% des libéraux, 63% des évangéliques et 60% des charismatiques.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 700 personnes protestantes, évangéliques ou chrétiennes évangéliques âgées de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine tirées d’un échantillon global de 32 612 personnes représentatif de la population française. Enquête Ifop réalisée du 18 novembre au 11 décembre 2024.

Source : reforme.net - janvier 2025
Par Cathy Gerig et Stéphane Lutz-Sorg

Pour le sociologue Philippe Gonzalez, le mouvement évangélique a basculé dans l’engagement politique pour défendre l’identité culturelle chrétienne qui est au fondement des États-Unis. Explications.

L’élection de Donald Trump a mis en lumière le rôle déterminant des évangéliques blancs dans le paysage politique américain. Depuis les années 1980, ce groupe, qui représente une base solide pour le Parti républicain, s’est fortement mobilisé en faveur de candidats conservateurs. En 2024, plus de 80 % des évangéliques blancs ont voté pour Trump, malgré des controverses sur des sujets tels que l’avortement. Ce bloc religieux, historiquement influencé par la « moral majority », considère que préserver les valeurs familiales et morales dans une société de plus en plus fragmentée est une priorité.

Cependant, tous les évangéliques ne soutiennent pas cette ligne politique. Une minorité significative, environ 20 %, s’oppose au trumpisme et à son projet de domination culturelle. Ces résistants, comme les Red Letter Christians, mettent en avant un christianisme centré sur les enseignements de Jésus, prônant la justice sociale et le pluralisme. Leur action inclut le rachat d’armes pour les transformer en outils agricoles, le soutien aux sans-abris, ou encore une opposition active à la peine de mort. Cette approche repose sur une théologie du témoignage, privilégiant l’exemple personnel à l’imposition par la loi.

Le débat interne chez les évangéliques reflète une fracture entre conservateurs pluralistes et réactionnaires. Alors que les premiers, comme Russell Moore ou Jerushah Duford, défendent une approche ouverte et respectueuse des diversités, les seconds optent pour une vision hégémonique et parfois théologisée du pouvoir. Ce courant réactionnaire, marqué par des influences néo-réformées et charismatiques, voit dans la culture une bataille spirituelle et politique.

Face à cette polarisation, des initiatives telles que Christians Against Christian Nationalism défendent la séparation de l’Église et de l’État et la liberté religieuse pour tous. Ces résistants rappellent que le pluralisme n’est pas synonyme de faiblesse, mais bien une force dans une démocratie moderne.

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Philippe Gonzalez
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Quentin Sondag

Voir la video ICI

Vers une éthique de la sobriété

Pendant longtemps, le protestantisme s’est méfié du Carême car il y voyait une œuvre pieuse contraire à sa théologie de la grâce. Plutôt que de jeter le bébé avec l’eau du bain, il me semble plus sage de se réapproprier le Carême à l’intérieur de nos catégories théologiques. Pourquoi célébrons-nous Noël en décembre, Pâques au printemps et Pentecôte quelques semaines plus tard ? Pour des raisons pédagogiques. Ce sont des temps où nous nous souvenons de façon privilégiée de la venue de Dieu dans notre monde ; Dans la même perspective, nous pouvons consacrer un temps de l’année où nous nous souvenons de façon particulière du chemin parcouru par Jésus pour monter à Jérusalem.
Le Carême devient un temps où nous faisons mémoire du combat de Jésus contre la tentation de la richesse, du pouvoir et de la séduction pour devenir serviteur des plus petits. Il nous appartient de trouver et de poser les signes pour être disciples de ce Christ-là.
Le protestantisme a développé une éthique de la sobriété qui repose sur la gratitude, le juste usage des biens et la prise de conscience que nous ne sommes que les administrateurs des richesses qui nous sont confiées.
Notre civilisation est à l’opposé de la sobriété en orientant nos désirs vers le toujours plus de consommation. Le message de magazines et de la publicité est comme un gaz incolore, inodore et sans saveur que nous inhalons sans nous en rendre compte. Face à ces influences qui nous touchent plus que nous ne voulons nous l’avouer, nous avons besoin de l’antidote d’un évangile qui nous rappelle que le toujours plus est une impasse incapable de donner un sens à nos existences. Le Carême pourrait être un temps où nous mettons en œuvre cet antidote de façon privilégiée.
 La sobriété que nous pouvons développer dans ce temps liturgique acquiert en outre une dimension prophétique dans un monde menacé par les déséquilibres écologiques. À l’heure où notre société prend conscience que la pente sur laquelle elle se trouve la conduit au , nous pouvons accorder au Carême d’être un signe de contestation de notre civilisation et un appel à retrouver la richesse de la juste mesure des choses.
Pasteur Antoine Nouis,
Pasteur, directeur de Réforme

REDECOUVRIR LA BEAUTE DU CAREME : UN CHEMIN SANS VIANDE ET SANS POISSON

Ensemble, des chrétiens de différentes confessions s’informent et prennent une responsabilité qui leur fait du sens. La proposition de jeûner de viande pendant le temps de Carême aide à se sensibiliser aux souffrances de notre planète, cela aide aussi à témoigner que ce souci pour l’environnement est enraciné dans notre foi en Jésus Christ, qu’ensemble nous pouvons prendre soin de la terre créée par Dieu. Cette action œcuménique et environnementale qui pose question et qui fait du sens est à saluer.
Pasteure Jane Stranz,
Responsable du service œcuménisme de la Fédération Protestante de France

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Kairos est le mot grec qui signifie « moment opportun ou décisif ».
C’est un mouvement chrétien palestinien, né du Document Kairos, qui prône la fin de l'occupation israélienne et la recherche d'une solution juste au conflit.

Trahison de la justice : Kairos Palestine rejette la proposition de nettoyage ethnique faite par Trump et appelle à une action au niveau mondial.
« Malheur à ceux qui prescrivent des lois malfaisantes et, quand ils rédigent, mettent par écrit la misère. Ils écartent du tribunal les petites gens et privent de leurs droits les pauvres de mon peuple. » Ésaïe, 10,1-2.

Bethléem, 6 février 2025.
Le 4 février 2025, le président Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui est lui-même l'objet d'un mandat d'arrêt délivré par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre présumés, se sont rencontrés à la Maison Blanche pour échanger sur la situation actuelle à Gaza et plus généralement au Moyen-Orient. Au cours de cette rencontre, le président Trump a proposé un plan selon lequel les États-Unis prendraient le contrôle de la bande de Gaza et a suggéré que les Palestiniens soient réinstallés de manière permanente dans des pays voisins, comme la Jordanie et l'Égypte. Il a décrit Gaza comme un « site de démolitions » et un « enfer », reconnaissant ainsi et même soulignant que Gaza n'est plus habitable. Il s'agit là d'un aveu public sur la gravité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis à Gaza par Israël avec le soutien des États-Unis d'Amérique. Le président Trump propose ainsi un projet de style néocolonial consistant à « vider Gaza de sa population » en vue d’un réaménagement « de classe mondiale » visant à transformer la bande de Gaza en une « Riviera du Moyen-Orient ».
Cette proposition maléfique de crime de guerre a été largement condamnée et ne doit en aucun cas être acceptée. Les dirigeants palestiniens et de nations tant arabes que non arabes ont totalement rejeté cette idée, la considérant comme un nettoyage ethnique et une violation flagrante du droit international. Le représentant palestinien aux Nations Unies a souligné le droit des Palestiniens à rester dans leur pays d’origine, déclarant que « Nous n'accepterons aucun plan visant à déraciner notre peuple de sa terre ». Le Conseil œcuménique des Églises a, de son côté, appelé le président Trump à « reconsidérer ce projet honteux et respecter le droit international ainsi que la dignité et des droits humains de la population de Gaza ».
Cette proposition dangereuse et irresponsable vient en même temps qu’un fragile cessez-le- feu entre Israël et le Hamas qui a commencé le 19 janvier 2025. Ce cessez-le-feu prévoit un échange de prisonniers, qui reste encore incomplet. L'approbation par le président Trump d'un nettoyage ethnique à Gaza mettra le cessez-le-feu en péril et entravera les négociations en cours pour la seconde phase de cet accord. De telles propositions et actions encourageront Netanyahou et son gouvernement fasciste à reprendre leur guerre génocidaire contre la population civile de Gaza et risquent de déstabiliser encore davantage cette région déjà bien fragile.
En même temps M. Mike Huckabee, que le président Trump vient de nommer ambassadeur en Israël, ainsi que d'autres membres du Congrès ont fait des déclarations dans lesquelles ils nient l'existence-même des « Palestiniens » en tant que nation, ainsi que celle de « la Cisjordanie ». Ces déclarations sont le reflet d’une tentative dangereuse de mettre en œuvre un nettoyage ethnique en Cisjordanie. Une telle position politique a conforté le désir expansionniste d'Israël. Nous constatons que dans la ville de Jénine et dans son camp de réfugiés, une opération militaire israélienne de grande envergure a entraîné le déplacement forcé de milliers de Palestiniens. Les attaques sanglantes qui ont commencé fin janvier 2025 ont transformé le camp de réfugiés de Jénine en une « ville fantôme » avec la destruction de nombreuses infrastructures et maisons. Selon l'Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA), les normes essentielles pour pouvoir y vivre n’existent plus, et de nombreux résidents ne savent plus où aller.
Pendant ce temps, la situation ne cesse de se détériorer dans l’ensemble de la Cisjordanie, et tout particulièrement à Bethléem où les sévères restrictions de déplacements, les confiscations de terres et la violence grandissante des colons rendent la vie insupportable aux résidents palestiniens. La récente décision du gouvernement israélien de démolir les maisons du village voisin d'Al-Nu'man et de déplacer ses habitants, effaçant de fait leur présence, met en évidence la campagne de nettoyage ethnique en cours contre les communautés palestiniennes. Les Palestiniens chrétiens, qui ont toujours fait partie de l'identité-même de la ville de Bethléem, subissent en ce moment d'énormes pressions à travers les conditions de vie insupportables qui leur sont imposées par l'occupation israélienne pour les faire partir. Les Églises et institutions religieuses n’ont cessé de condamner ces actions, rappelant que le berceau-même du christianisme est systématiquement vidé de sa population chrétienne autochtone.
Kairos Palestine condamne et rejette catégoriquement les plans du président Trump qui visent au déplacement forcé et à l'éradication de notre nation tout entière. Nous considérons ce plan colonialiste réactualisé comme diabolique, comme « un péché contre Dieu et la personne humaine », comme nous l’avions déjà écrit dans le document Kairos Palestine en 2009. Nous tenons le gouvernement des États-Unis et les lobbies sionistes chrétiens pour responsables, à cause du rôle qu’ils jouent dans le nettoyage ethnique du peuple palestinien et de la communauté chrétienne autochtone. Nous lui demandons, ainsi qu'à son gouvernement et à ses alliés, de respecter les droits inaliénables du peuple palestinien, de défendre son droit à l'autodétermination, et de mettre fin à tous les efforts visant à saper son existence au sein de sa patrie. Toute initiative qui se dit de paix alors qu’elle ne se préoccupe ni de justice ni de dignité humaine n'est rien d'autre qu'une prolongation de l'oppression. Nous souscrivons également à l'appel du Conseil œcuménique des Églises qui invite « tous les gens de foi et de bonne volonté à s'opposer à cette violation flagrante de la dignité humaine et du droit international ».
Dans notre document Kairos Palestine « Un moment de vérité » de 2009, nous avons écrit au paragraphe 4.2.1 : « L’injustice imposée au peuple palestinien, c’est-à-.dire l’occupation israélienne, est un mal auquel il faut résister et qu’il faut écarter. Cette responsabilité incombe tout d’abord aux Palestiniens eux-mêmes qui subissent l’occupation… Elle incombe ensuite à la communauté internationale, car c’est la légitimité internationale qui gouverne aujourd’hui les rapports entre les peuples ».
Il ne faut pas que la communauté internationale reste passive face à ces crimes de guerre et à ces crimes contre l'humanité. Il est impératif que les Églises, les hommes politiques et les dirigeants mondiaux prennent une position définitive. Ils doivent faire pression sur Israël et sur le président Trump pour qu'ils respectent l'accord de cessez-le-feu, mettent fin à l'occupation israélienne de Gaza et de l'ensemble des territoires palestiniens, et s'engagent à reconstruire Gaza sans conditions. En outre, le droit des Palestiniens à l'autodétermination doit être respecté, et les États-Unis doivent adhérer au droit international et arrêter de menacer des institutions comme la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ).

Kairos Palestine
Traduit par les Amis de Sabeel France

Le souci de l'unité

Notre quotidien résonne de divisions. Il suffit d’interroger les familles, les communautés villageoises, notre pays, et les réalités internationales. L’Europe est divisée, le monde est divisé.

Les tyrans de la planète ont bien compris que la stratégie consistait à diviser pour mieux régner.

Soyons lucides sur ce qui est à l’œuvre dans les divisions que nous subissons ou cultivons. Tout ne se vaut pas, et nous sommes, par nos appartenances et convictions, tous et toutes fondamentalement différents. Mais la différence n’est pas un mal, bien au contraire, la contradiction oblige à réfléchir, permet de mûrir.

C’est fort de cette conviction au cœur de notre foi au Dieu (Elohim, un mot hébreu au pluriel) que nous cultivons le dialogue, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos Églises. La semaine de prière pour l’unité des chrétiens fut particulière cette année avec les 1700 ans du symbole de Nicée qui réunit les théologiens pour définir ensemble ce que nous croyons, espérons, attendons, ainsi que la venue du patriarche de Constantinople à Strasbourg, le patriarche « vert », précurseur de la militance écologique, qui plaide pour une date commune de Pâques entre Église d’Occident et d’Orient. Orthodoxes, catholiques, anglicans et protestants se sont retrouvés pour parler de ce qui nous unit et prier ensemble à la cathédrale de Strasbourg.

Dans toutes nos communautés, nous avons ouvert les portes pour prier autrement, avec les frères et sœurs qui appartiennent à d’autres traditions ou sensibilités du christianisme. N’acceptons pas d’être tributaires des personnes. L’œcuménisme n’est pas optionnel. C’est aux communautés de réclamer que les portes restent ouvertes de sorte que la foi puisse se dire et se transmettre dans une multiplicité de langages comme ceci nous a été révélé à Pentecôte.

Dans un monde fragmenté, dans un Occident autocentré, ayons la curiosité et le réflexe vital de nous exposer à la différence. Ce faisant nous contribuons modestement au maintien de la démocratie attaquée, fragilisée de toutes parts.

L’évêque épiscopalienne Mariann Budde nous a montré que prôner l’amour des plus vulnérables, de l’étranger (l’extra-nos, celui qui est différent de nous), le simple rappel du cœur de l’Évangile retentit comme un acte de résistance. Là où règne la division, ayons le souci de l’unité. Là où règne la haine et le mépris de l’autre, allumons la lumière de la parole.

Isabelle GERBER
Pasteure, présidente de l'UEPAL, présidente de l'Église protestante de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine.

Dans cette méditation sur la parabole du fils prodigue, le pasteur Louis Pernot nous invite à une lecture renouvelée de ce texte majeur de l'Évangile de Luc.
À travers sept questions, il explore les dimensions psychologiques, théologiques et symboliques de ce récit familier, tout en nous réservant une énigme finale inattendue sur la signification des caroubes.
Accompagné de June Kim-Legave, il dévoile notamment une fascinante connexion avec Jean-Baptiste, enrichissant notre compréhension de la repentance et de la renaissance spirituelle. De la jalousie du fils aîné à la posture du père, en passant par la symbolique du veau gras, cette analyse minutieuse offre un éclairage contemporain sur les thèmes universels de la liberté, du pardon et de la joie en Dieu.
Voir la vidéo de la prédication ici.

Une femme d’Eglise interpelle publiquement en chair Donald Trump sur les migrants et les homosexuels. Cette femme s’appelle Marianne Edgar Budde. Elle est de confession épiscopalienne. Et elle est évêque de Washington.

Mardi 21 janvier, pendant le service religieux célébré dans la cathédrale, pour l’entrée en fonction du nouveau président des Etats-Unis, elle a prononcé un sermon qui fera date.
En effet, devant Donald Trump et sa famille, et les représentants de la nouvelle administration américaine, elle a interpellé directement le nouveau chef de la Maison blanche sur le respect dû aux migrants et aux personnes homosexuelles et transgenres.

D’une voix ferme et non dénuée d’émotion, mais aussi de courage, elle a déclaré :
« Permettez-moi une dernière prière, Monsieur le président.
Des millions de personnes ont placé leur confiance en vous et, comme vous l'avez dit hier à la nation, vous avez senti sur vous la main providentielle d'un Dieu aimant.
Au nom de notre Dieu, je vous demande d’avoir de la miséricorde pour les habitants de notre pays qui sont à présent terrifiés.
Il y a des enfants et des jeunes gays, lesbiennes et transgenres dans des familles démocrates, républicaines et indépendantes. Et certains parmi eux craignent désormais pour leur vie.
Et puis il y a des personnes... ces personnes qui cueillent nos récoltes, qui nettoient nos immeubles de bureaux, qui travaillent dans les élevages de volaille et les usines de conditionnement de la viande, qui lavent la vaisselle après nos repas dans les restaurants et qui travaillent de nuit dans les hôpitaux... Peut-être ne sont-ils pas des citoyens en règle, avec les papiers adéquats. Mais la grande majorité des immigrants ne sont pas des criminels. Ils paient des impôts et sont de bons voisins. Ils sont des membres fidèles de nos églises, mosquées, synagogues, gurdwaras (lieux de culte des Sikhs) et temples.
Je vous demande d’avoir de la miséricorde, Monsieur le Président, pour les membres de nos communautés dont les enfants craignent que leurs parents leur soient enlevés, et d’aider ceux qui fuient les zones de guerre et les persécutions dans leur propre pays à trouver ici, en Amérique, compassion et accueil.
Notre Dieu nous enseigne que nous devons être miséricordieux pour l’étranger, car nous avons tous été un jour des étrangers dans ce pays.
Que Dieu nous donne la force et le courage d’honorer la dignité de chaque être humain, de nous parler les uns aux autres en vérité dans l’amour et de marcher humblement les uns avec les autres et avec notre Dieu, pour le bien de tout notre peuple, pour notre bien à tous, peuples de cette nation et du monde. Amen. »

Donald Trump a qualifié l’évêque de « radicale de gauche » et a estimé que ses propos étaient non seulement malvenus, mais aussi manquaient de pertinence. Selon lui, elle avait « ramené son église dans le monde politique » d’une manière qui était « désagréable et peu inspirante ». En outre, il a déploré que l’évêque n’ait pas évoqué les questions graves liées à l’immigration illégale, telles que la criminalité, et a estimé qu’elle devait des excuses publiques à la communauté.

Commentaire de Tribune Chrétienne :
« Dès lors, la question demeure : l’évêque Marianne Edgar Budde doit-elle s’excuser auprès de Donald Trump pour avoir politisé un moment de prière et pour avoir fait abstraction des préoccupations sécuritaires et des tensions sociales que soulève la question de l’immigration illégale, des droits des gays et des transgenres ?
Ou, au contraire, ses propos reflètent-ils une position morale légitime dans le cadre de son engagement en faveur des plus vulnérables ? Ce débat soulève des interrogations importantes sur le rôle des figures religieuses dans les discussions politiques et sociales actuelles. »

Commentaire de Michel Cool-Tadel :
« Puisse le courage de cette femme, de cette évêque, de cette chrétienne nous rappeler que la vocation chrétienne dans une société, n’est pas de s’écraser devant les puissants, politiques ou commentateurs en vogue, ou les majorités circonstancielles de l’opinion. Elle n'est pas non plus de prendre pour argent comptant la récupération idéologique qui peut être faite de la religion, de la foi même. Au contraire, à l'exemple de Marianne Edgar Budde on peut respectueusement, mais sans tergiverser, contredire et remettre à sa place un pouvoir, une politique, une idéologie même et surtout quand ceux-ci sont au zénith, jouissent de la gloire et de la popularité.
C'est l'honneur chrétien de faire entendre la liberté chrétienne quand la dignité humaine est menacée ou bafouée. 
Les réalités de notre temps dur, dangereux et difficile ne souffrent plus la naïveté, ni l’indifférence ou l’"aquoibonisme » (« à quoi bon ? ») fustigé naguère par Bernanos. L’heure est à la clairvoyance et au courage.
Pour reprendre la judicieuse métaphore de la truite, qu’employait souvent feu le cardinal Godfried Danneels (ancien archevêque de Malines-Bruxelles), le chrétien est appelé à nager souvent à contre-courant. Et que pour ce faire, il lui faut puiser de l'audace, de la liberté et de l'intelligence dans le seul trésor qu’il possède : l’Evangile, rien que l’Evangile, ni plus, ni moins. »